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De nombreux cas de disparition ne sont toujours pas résolus

Shanta Bhandari continue de rechercher désespérément son fils, Bipin, porté disparu depuis son interpellation en 2002 par les forces de sécurité gouvernementales.

« Nous allons déclarer la guerre au gouvernement », a lancé Mme Bhandari.

Des milliers de familles de personnes portées disparues ont indiqué, qu’à compter du 14 mai, et pour une période illimitée, elles organiseront des manifestations dans tout le pays, car elles s’estiment frustrées par le manque de réaction et d’intérêt du gouvernement face à leur problème.

« Il ne semble pas y avoir d’autre solution. Désormais, nous allons descendre dans les rues pour contraindre le gouvernement à prendre des mesures pour retrouver nos fils et nos filles », a-t-elle confié à IRIN.

Selon Society of the Families of the Disappeared (Association des familles de personnes disparues), une ONG locale, plus de 5 000 personnes n’ont toujours pas été retrouvées après leur disparition forcée pendant la guerre civile qui a ravagé le pays pendant plus de deux décennies.

L’accord de paix signé en novembre 2006 a permis d’instaurer un cessez-le-feu, de mettre fin au pouvoir direct du roi et de désarmer les rebelles maoïstes qui, avec sept autres partis de l’opposition nationale, ont rejoint la coalition gouvernementale.
Le nouveau gouvernement avait promis aux familles qu’il les tiendrait informées de la situation concernant tous leurs disparus, a indiqué Mme Bhandari.

Le Népal compte le plus grand nombre de disparus au monde

Suite à l’interruption des pourparlers de paix de 2001 et 2003, le gouvernement avait arrêté ou enlevé toutes les personnes suspectées d’appartenir au mouvement maoïste et les rebelles maoïstes avaient fait de même pour toutes les personnes qu’ils considéraient comme des agents de renseignement du gouvernement.

A l’époque, le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires avait souligné que le fait que le Népal comptait le plus grand nombre de disparus au monde.

« Le gouvernement ne prend pas ce problème au sérieux. Malgré les appels l’invitant à créer une Haute commission [pour se pencher sur l’affaire des disparus] avec les membres des familles des personnes portées disparues, il ne fait rien », a déploré Shyam Bahadur Kafle, chargé du programme de protection à la section Disparition et Enlèvement de la Commission nationale des droits de l’homme du Népal (NHRC).

Les Nations Unies et les agences humanitaires s'inquiètent de la situation

Le bureau népalais du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (OHCHR) s’est dit très préoccupé par le temps que met le gouvernement pour résoudre le problème des personnes disparues.

« Le retard dans la mise en place d’une commission d’enquête indépendante, chargée de faire la lumière sur le sort de toutes les personnes disparues, ne fait que prolonger le calvaire des familles – qui n’ont aucune idée de l’endroit où se trouvent leurs êtres chers ou de ce qu’il est advenu d’eux. En outre, ces familles se voient également refuser le droit à la vérité et à la justice », a déclaré Lena Sundh, représentante de l’OHCHR au Népal.

Début mai, l’agence onusienne avait appelé le gouvernement népalais à respecter ses engagements en menant de larges consultations avec les associations de la société civile et les autres parties concernées, afin de mettre sur pied une commission indépendante chargée de se pencher sur les cas de personnes disparues.

Quant aux rebelles maoïstes, ils n’ont toujours pas répondu à la requête des groupes de défense des droits de l’homme qui leur demandaient de révéler l’identité des personnes qu’ils ont enlevées, a indiqué le NHRC.

« Nous ne voulons plus de disparitions et ne souhaitons plus voir d’autres personnes souffrir comme nous », a dit Mme Bhandari.

Avec de nombreuses autres mères de disparus, elle a rencontré les officiers de l’armée chargés de traiter les problèmes relatifs aux droits de l’homme, mais les réponses données par ces officiers n’étaient pas convaincantes, a-t-elle indiqué.

Contactés par IRIN, les officiers de l’armée n’ont fait aucun commentaire sur cette affaire.

Les organisations de défense des droits de l’homme se sont dites consternées par le manque de réaction des autorités népalaises.

« Il choquant de constater que malgré le nombre très élevé de disparitions il n’y pas eu de procès et les auteurs de tels actes n’ont pas été traduits devant les tribunaux, en dépit des preuves accablantes qui existent contre eux », a déploré Mandira Sharma, éminente avocate et directrice d’Advocacy Forum, qui se bat depuis des années contre le système d’impunité.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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