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Le gouvernement dément des violations des droits de l’homme

Les autorités tanzaniennes ont contesté les accusations d’un organisme de défense des droits de l’homme, pour qui l’expulsion organisée par le gouvernement de réfugiés et d’immigrants venus de pays voisins constitue une violation des droits de l'homme.

« Il est vrai que le gouvernement s’occupe depuis plusieurs mois du rapatriement des réfugiés venus du Burundi, de la République démocratique du Congo [RDC] et du Rwanda. Mais ce rapatriement s’est fait sur une base volontaire », a déclaré mercredi Joseph Mungai, le ministre de l’Intérieur.

Selon le ministre, l’opération se déroule dans le cadre d’accords entre la Tanzanie, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et les gouvernements des pays respectifs, afin que seules les personnes ayant exprimé leur volonté d’être rapatriées soient aidées dans cette entreprise.

D’après M. Mungai, pourtant, nombre de réfugiés ne sont pas prêts à retourner chez eux. Le ministre a expliqué que plusieurs représentants des gouvernements tanzanien, rwandais et burundais, accompagnés du HCR, s’étaient rendus dans plusieurs camps pour convaincre les réfugiés de retourner dans leur pays après le retour de la paix.

« Je me suis personnellement rendu dans plusieurs camps de réfugiés pour expliquer la situation », a-t-il affirmé.

En revanche, le ministre a également expliqué que des centaines de milliers de réfugiés vivaient depuis très longtemps en Tanzanie, hors des camps.

« Ces personnes n’ont pas le statut de réfugié et, selon la loi, elles doivent soit quitter le pays, soit obtenir un statut juridique en se faisant naturaliser ou en acquérant un permis de séjour », a-t-il dit.

Le ministre a admis que les immigrés clandestins étaient renvoyés vers leur pays d’origine, tout en affirmant que les procédures juridiques étaient néanmoins respectées pendant le transport de ces personnes et de leurs biens.

« La porte est ouverte à tous ceux qui se plaignent de perte de biens ou de traitement injuste », a souligné le ministre.

Le traitement des réfugiés sous le feu de la critique

Au début de la semaine, l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW), basée à New-York, avait adressé au président tanzanien Jakaya Kikwete un courrier dénonçant les traitements infligés par son gouvernement aux réfugiés et aux immigrés clandestins.

« Selon les témoignages recueillis par des chercheurs de Human Rights Watch, certaines personnes expulsées ont été menacées et battues, et ont vu leurs biens pillés par des représentants des autorités, de la police ou de l’armée tanzaniennes, ou par des milices agissant avec la complicité apparente des représentants du gouvernement », a dit HRW.

Selon l’organisation, « les individus expulsés – dont certains avaient le statut de réfugié et d’autres étaient des citoyens tanzaniens naturalisés – ont été obligés de quitter leur domicile sans aucun semblant de procédure légale ».

« Il est urgent que vous preniez des mesures visant à empêcher de tels mauvais traitements dans les mois à venir, d’autant plus que la Tanzanie a annoncé son intention de renvoyer des dizaines de milliers d’autres personnes au Rwanda et au Burundi », pouvait-on lire dans le courrier.

Toute personne « revendiquant le statut de réfugié en Tanzanie est protégé, conformément à la loi internationale, contre les mauvais traitements et le rapatriement forcé vers son pays d’origine, en l’attente d’une décision concernant la recevabilité de sa demande», a ajouté HRW.

L’organisation a réclamé une enquête sur les autorités responsables d’avoir violé les droits des personnes expulsées, soutenant que ces autorités devaient répondre de leurs actes.

jk/mw/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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