La rébellion de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) a démenti être responsable du meurtre de sept personnes lundi dans le nord de l’Ouganda, des accusations de l’armée ougandaise qui interviennent au moment où les pourparlers de paix viennent de reprendre.
Mercredi, l’armée ougandaise a accusé les insurgés d’avoir ainsi violé la trêve signée en 2006, et destinée à faciliter le processus de paix en cours au Sud Soudan.
La LRA a démenti toute responsabilité dans l’attaque perpétrée lundi soir contre les passagers de trois camions qui voyageaient entre le Sud Soudan et l’Ouganda.
Ces camions « sont tombés dans une embuscade et leurs occupants ont été enlevés », a dit le lieutenant Chris Magezi, porte-parole de l’armée ougandaise. « Ils ont été emmenés à environ 1,5 kilomètres de là, et comme une des huit victimes s’était échappée, les rebelles ont déshabillé les sept autres, leur ont liés les mains dans le dos et ont utilisé des crosses pour les frapper à la tête et les tuer. »
« Il s’agit d’une violation flagrante de la trêve et cela indique qu’ils [les rebelles de la LRA] manquent du sérieux nécessaire pour poursuivre des discussions de paix avec le gouvernement », a estimé le lieutenant Magezi. « Les médiateurs et les observateurs devraient enquêter sur ces incidents parce qu’ils sont sources d’inquiétude pour nous ».
Justin Labeja, l’un des membres de la délégation de la LRA aux pourparlers de paix qui se tiennent actuellement à Juba, la capitale du Sud Soudan, a qualifié les accusations de l’armée d’« injustes ».
« C’est une habitude pour l’armée ougandaise de toujours mettre les attaques sur le dos de la LRA », a-t-il dit à IRIN par téléphone.
Les pourparlers de paix ont repris le 27 avril après quatre mois d’incertitude, due à la demande de la LRA de remplacer les médiateurs soudanais et de changer le lieu des négociations.
Joaquim Chissano, l’envoyé spécial des Nations Unies aux pourparlers et ancien président mozambicain, a alors réussi à convaincre la LRA de renoncer à ses exigences et de revenir à la table des négociations.
L’accord de cessation des hostilités, signé initialement en août 2006, a été reconduit jusqu’à fin juin et les rebelles ont six semaines pour se regrouper à Ri-Kwangba, au Sud Soudan, pendant les pourparlers.
Les négociations de paix ont pour objectif de mettre un terme à un conflit qui ravage le nord de l’Ouganda depuis 1988, lorsque l’insaisissable leader de la LRA Joseph Kony a pris le contrôle d’une rébellion apparue deux ans plus tôt au sein de la minorité ethnique des Acholi.
Des milliers de civils sont morts dans cette guerre, tandis que près de deux millions de personnes ont été déplacées par les violences et forcées à vivre dans des camps de fortune.
M. Kony et quatre autres dirigeants de la LRA ont été inculpés par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, ce qui inclut l’enlèvement de milliers d’enfants, filles et garçons, recrutés pour combattre aux côtés des soldats de la LRA et forcés à les épouser.
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