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Les pays pauvres, plaques tournantes de trafics en tout genre

Les activités du crime organisé sont en hausse dans la région sahélienne de l’Afrique de l’Ouest depuis que les trafiquants utilisent les routes et les villes du désert comme points de transit pour le trafic de drogue, de personnes et de produits illicites à destination des pays voisins et de l’Europe.

Au Niger, où 12 hommes et trois camions porte-conteneurs transportant de la drogue et des armes ont été interceptés au début du mois, le président Mamadou Tandja a déclaré lundi soir que l’armée allait renforcer les patrouilles de surveillance afin que le pays ne serve plus de base arrière aux trafiquants de drogue et d’armes qui, selon lui, constituent une véritable menace pour le Niger.

Le Burkina Faso voisin n’est pas non plus épargné. La quantité de drogue saisie au cours des trois derniers mois est « stupéfiante », a indiqué Christophe Compaoré, le secrétaire permanent du Comité de lutte contre la drogue, qui souligne l’existence de nouveaux points de transit de la drogue dans l’ouest et le sud-ouest du pays.

Au début du mois les autorités burkinabè ont saisi 49 kg de cocaïne à la frontière avec le Mali, ce qui représente une valeur de cinq milliards de francs CFA (10 millions de dollars).

Au Mali, la ville de Gao, située dans l’extrême nord du pays, est devenue un point de regroupement très connu des candidats à l’immigration clandestine qui empruntent la transsaharienne pour rejoindre l’Europe.

Les autorités maliennes ont annoncé le mois dernier le démantèlement d’un réseau de trafiquants qui envisageait de faire partir en Europe 46 garçons en provenance de Côte d'Ivoire. Toutefois, soulignent les experts, des milliers d’autres clandestins réussissent à passer sans trop de difficultés.

Vaste région aride où vivent aujourd’hui les populations les plus pauvres au monde, le désert du Sahara, qui couvre l’Algérie, le Mali, le Niger et le Tchad, a été une importante route commerciale depuis plus de 1 000 ans avant J.C.

Toutefois, explique l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) basé à Dakar, ce commerce n’est plus comme autrefois celui des épices, des vivres et des vêtements, mais celui de la contrebande de cigarettes, des armes, de la drogue et des êtres humains.

« Ces derniers mois, nous avons constaté que certains pays sahéliens comme le Mali et le Niger sont de plus en plus utilisés pour le trafic de cocaïne » a déclaré Antonio Razzitelli, directeur de l’agence onusienne.

Selon l’UNODC, les trafiquants transportent la drogue jusqu’aux villes côtières de Conakry (Guinée), Dakar (Sénégal) et Lomé (Togo), par exemple, puis se rendent dans des villes de l’intérieur comme Bamako (Mali) et Ouagadougou (Burkina Faso) pour poursuivre leur voyage vers l’Europe, « pensant ainsi détourner l’attention des autorités de police à l’arrivée ».

Pour souligner l’anarchie qui règne dans la région, de récents rapports ont révélé que dans une localité nigérienne proche de la frontière libyenne, des groupes de riches Libyens pénètrent en territoire nigérien pour chasser des animaux sauvages à l’arme automatique.

Un reportage plus léger de la BBC a raconté que des personnes ramassaient des météorites précieuses en Mauritanie, les envoyaient aux Etats-Unis et les proposaient à la vente sur Ebay, un site de ventes aux enchères sur Internet.

« Personne ne peut véritablement surveiller les frontières, parce qu’elles sont au milieu du désert et que la géographie des lieux rend les contrôles difficiles », a déclaré Razzitelli.

Pour M. Compaoré, « il est urgent que tous les comités nationales de lutte contre le trafic de drogue de la sous-région se rencontrent et collaborent de manière efficace pour enrayer le fléau et démanteler les réseaux ».

M. Compaoré a estimé que la faible coopération transfrontalière entre la plupart des pays sahéliens, la mauvaise formation et les bas salaires des agents de police et des douanes compliquaient davantage la situation.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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