Seule une aide financière urgente permettra de résoudre les problèmes de pénurie d’eau auxquels sont confrontés près de 140 000 déplacés internes tchadiens, a prévenu l’agence humanitaire britannique, Oxfam.
« Il nous faut plus d’argent pour pouvoir fournir dans de bonnes conditions de l’eau et des systèmes sanitaires aux camps de déplacés internes qui sont mal équipés », a dit à IRIN Michel Anglade, directeur régional du département Campagne, politique et communication de Oxfam GB à Dakar. « Ces camps sont installés dans l’est du Tchad, une région où le sol est généralement sec et où il faut creuser des forages pour augmenter l’approvisionnement en eau »,
Dans certaines régions du Tchad, les agences humanitaires ne peuvent distribuer que trois litres d’eau par jour et par personne, alors que la ration minimale doit être de 15 litres, selon Oxfam.
Au cours des derniers mois, le nombre de déplacés enregistré dans l’est du Tchad est passé de 50 000 à 140 000 personnes en raison de la recrudescence des attaques perpétrées depuis 2005 contre les villages de la région.
Le Tchad héberge également plus de 200 000 réfugiés soudanais de la région instable du Darfour, au Soudan.
Oxfam sollicite une aide financière de 10 millions de dollars pour ses opérations humanitaires au Tchad et dans la région limitrophe du Darfour.
Selon Kingsley Amaning, le coordonnateur des opérations humanitaires des Nations Unies au Tchad, les déplacés ont également besoin d’autres services de base : abris, nourriture et soins de santé.
« Nous devons augmenter et renforcer les services dans ces régions », a indiqué M. Amaning, tout en précisant que les agences humanitaires tentaient de trouver des lieux sûrs afin de transférer les déplacés, victimes de nombreuses attaques, et de leur assurer également un abri avant la saison des pluies, qui commence généralement en juillet.
« Etant donné l’insécurité qui prévaut au Tchad, il ne serait pas surprenant que le nombre de déplacés augmente », a également fait remarquer M. Amaning.
Au cours de la visite qu’il a récemment effectuée au Tchad, John Holmes a prévenu que les populations locales, qui ont accueilli des réfugiés du Darfour et des déplacés tchadiens, ne disposent presque plus de ressources naturelles, et d’eau en particulier.
« L’action humanitaire doit être plus forte, plus rapide et plus stratégique », a déclaré M. Holmes, lors d’un exposé fait en début de mois devant le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Selon M. Holmes, la communauté internationale tarde à financer les opérations humanitaires au Tchad et sous-estime l’ampleur de la crise dans ce pays.
« Si les fonds ne sont versés rapidement, l’action des agences humanitaires au Tchad deviendra plus difficile et nous devrons augmenter le volume de l’aide humanitaire », a conclu M. Anglade de Oxfam.
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