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Malgré le cessez-le-feu, les déplacés ont peur de rentrer chez eux

Malyuun Ibrahim et dix enfants dorment sous un arbre depuis qu’ils ont dû fuir leur domicile pour échapper aux récents combats qui ont ravagé les quartiers nord de Mogadiscio, la capitale somalienne.

« Les combats étaient si intenses que nous ne pouvions même pas nous aventurer au portail de la maison », a-t-elle expliqué. « Nous nous déplaçons depuis deux semaines. Certes, dormir sous un arbre n’est pas ce qu’il y a de mieux, mais au moins nous nous sentons en sécurité à présent ».

Malyuun est une commerçante de 32 ans qui se démène pour élever sa famille à Yaqshiid, un quartier de Mogadiscio. Fuyant elle aussi les combats, elle a trouvé refuge dans le camp de déplacés internes du quartier de Hawo Abdi, au sud de Mogadiscio. « Nous partageons le peu que nous avons et essayons de nous entraider », a-t-elle indiqué.

Agés entre 5 et 14 ans, les dix enfants (ses quatre enfants et les six enfants de familles proches) qui vivent avec elle ont été très affectés par ces déplacements.

« Tous souffrent d’affections respiratoires et de toux », a affirmé un médecin somalien après avoir rendu visite aux malades du camp de Hawo Abdi.

« Il y a beaucoup de personnes malades ici », a ajouté Mme Malyuun.

Les besoins prioritaires dans le camp sont la nourriture, l’eau et les abris. « J’espère qu’on nous donnera quelque chose pour nous protéger avant les pluies », a-t-elle souhaité. « J’espère surtout que nous reviendrons bientôt à la maison ».

Mme Malyuun fait partie des dizaines de milliers de personnes qui ont fui leur maison de Mogadiscio pour échapper aux combats qui ont opposé, il y a deux semaines, des groupes d’insurgés aux forces éthiopiennes et gouvernementales. Si la ville a retrouvé son calme, les déplacés hésitent encore à retourner chez eux.

« La population a peur d’une reprise des combats », a fait remarquer Madina Mahamud Ilmi, directrice adjointe du groupe d’interventiondi mis sur pied par la société civile pour venir en aide aux personnes déplacées.

« Beaucoup de déplacés pensent que le cessez-le-feu ne tiendra pas », a-t-elle affirmé.

Négocié entre les sages d’un clan et les forces éthiopiennes, un cessez-le-feu est observé depuis le 1 avril. Toutefois, même si les habitants espèrent que la trêve sera respectée, ils craignent encore le pire, a souligné un journaliste local qui a requis l’anonymat.

Jusqu’à présent les déplacés (dont la plupart sont des femmes, enfants et personnes âgées), n’ont reçu « aucune aide substantielle », a déploré Mme Ilmi.

Selon Mahamud Sahid, un des trois médecins bénévoles ayant visité les camps de fortune des déplacés internes, l’état de santé des personnes déplacées s’est aggravé. La plupart d’entre elles souffrent de diarrhée, d’affections respiratoires et de dermatoses. « Quatre-vingt-dix pour cent de ces malades sont des enfants », a-t-il déclaré.

Beaucoup de déplacés sont déjà très faibles et nous avons urgemment besoin de tentes avant le début de la grande saison des pluies du mois d’avril.
Entre temps, les sages ayant négocié le cessez-le-feu avec les troupes éthiopiennes ont indiqué que les récents combats avaient fait au moins 1 000 morts et plus de 4 000 blessés.

« Le bilan que nous avons établi est de 1 086 morts et 4 344 blessés », a confié à IRIN Huseein Siyaad Qorgaab, un des négociateurs de la trêve.

Selon lui, ces chiffres tiennent compte des morts et blessés comptabilisés la semaine dernière, et la plupart des victimes étaient des civils.

Les sages du clan Hawiye ont souhaité l’envoi d’une mission d’enquête internationale pour constater les dégâts occasionnés par les combats. Les négociations entre les sages du clan Hawiye et les officiers éthiopiens se poursuivent et les deux camps mettent tout en œuvre pour que le cessez-le-feu tienne, a-t-il ajouté.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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