1. Accueil
  2. Africa
  3. East Africa

Harmonisation des législations pour lutter contre le trafic illicite des armes à feu

La législation sur le contrôle du trafic illicite d’armes légères en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique devrait être harmonisée pour la rendre plus efficace et réduire l’instabilité dans la région, ont recommandé des analystes.

Cet appel été lancé lors d’une conférence à Kampala, la capitale ougandaise, alors que les autorités kényanes procédaient à la destruction de 8 000 armes illicites récupérées par la police au cours des derniers mois. L’opération, qui s’est déroulée dans le parc d’Uhuru, à Nairobi, porte à 12 000 le nombre d’armes détruites au Kenya ces dernières années.

« Nous essayons d’harmoniser les législations car les criminels exploitent le vide juridique qui existe à ce sujet dans les différents pays de la région. Nous devons renforcer nos systèmes judiciaires et faire en sorte qu’un crime commis dans un pays puisse être poursuivi et puni dans un autre », a déclaré de Kampala, Richard Nabudere, coordonnateur du National Focal Point on Small Arms and Light Weapons en Ouganda, un projet lancé en 2001 pour lutter contre la prolifération de ces armes.

Plusieurs délégués officiels et experts de la région ont pris part à cette conférence. Les participants préparent actuellement un projet de loi qui devrait permettre d’uniformiser les politiques et la réglementation en matière de lutte contre la prolifération d’armes à feu illicites.

Selon M. Nabudere, quelque 400 000 armes de petit calibre circulent en Ouganda, dont 150 000 seraient détenues par les rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).

« En Ouganda, notre histoire politique a été très mouvementée. Il y a eu plusieurs coups d’Etat, et dans leur fuite, les militaires ont emporté leurs armes vers des destinations inconnues », a indiqué M. Nabudere.

Les armes illicites ne sont pas enregistrées auprès de la police, ni auprès de l’armée, et les civils qui les détiennent n’ont pas de licence de port d’arme.

Les enquêtes effectuées il y a deux ans montrent que plus de 40 000 armes légères circulent rien que dans la région de Karamoja, au nord-ouest de l’Ouganda.

« Nous avons réalisé ces enquêtes avec la collaboration de partenaires internationaux et du Central Arms Registry en nous rendant d’abord dans les régions, pour déterminer le nombre de personnes susceptibles de détenir des armes, puis nous avons rédigé notre rapport », a indiqué M. Nabudere, avant de préciser qu’au moins 60 000 de ces armes ont été détruites par les autorités ougandaise en 2006.

« Quelque 57 000 armes ont été détruites à Nsambya au mois de septembre, et près de 3 000 autres ont été brûlées à Jinja, le mois suivant », a ajouté M. Nabudere.

Plus de 600 000 armes illicites sont en circulation en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique. Les autorités kényanes estiment à 100 000 le nombre d’armes illicites dans leur pays et à 4 000 celles qui sont détenues légalement.

« Il faut accroître les contrôles le long de nos frontières poreuses et élaborer une législation en matière de lutte contre la prolifération des armes légères qui sera appliquée par les gouvernements de la région », a dit M. Nabudere. « Nous devons avoir un système judiciaire qui prévoit les mêmes sanctions pour tous ceux qui se livrent au trafic d’armes illicites dans la région des Grands Lacs ».

Vendredi, des coordonnateurs de Focal Point International venus de 12 pays de la région des Grands Lacs vont lancer à Kampala une semaine d’action contre le trafic illicite des armes de petit calibre et des armes légères. Dans le cadre des activités prévues figure la visite des participants aux patients hospitalisés pour des blessures par armes à feu illicites.

Selon M. Nabudere, la présence de ces armes est à la fois la conséquence et la cause de l’instabilité politique dans la région.

Au Kenya, les bandits utilisent fréquemment des armes pour commettre des cambriolages, des meurtres et des vols de bétail. La plupart de ces criminels sont originaires de la Somalie, du Sud Soudan et de la République démocratique du Congo (RDC).

« Nous sommes entourés de pays en proie à des conflits armés. Des personnes mal intentionnées exploitent cette situation pour se procurer des armes dans ces pays », a expliqué M. Nabudere. C’était important d’investir dans la résolution pacifique des conflits, de renforcer la bonne gouvernance dans la région et de résoudre les problèmes économiques qui ont poussé les gens à recourir aux armes pour assurer leur subsistance, a-t-il fait remarquer.

« Nous avons besoin d’Etats forts et d’une bonne coopération entre ces Etats pour lutter contre cette criminalité », a-t-il conclu.

Selon Francis Sang, secrétaire exécutif du Centre régional pour les armes légères (Regional Centre on Small Arms, en anglais) basé à Nairobi, les études ont montré que quelque trois millions d’armes circulent en Afrique subsaharienne. Les armes les plus courantes dans la région sont les fusils G-3 et AK47, les pistolets US Colt, Browning, Beretta, par exemple, et les revolvers.

D’autres pays d’Afrique de l’Est ont récemment détruit des stocks d’armes illicites. Ce sont l’Ethiopie (7 000 armes), la RDC (4 000), le Rwanda (6 000) et le Burundi (200).


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join