Traiter l’herpès génital chez les femmes séropositives permet de réduire la quantité de VIH dans leur organisme et peut ainsi limiter sa transmission, ce qui constitue une nouvelle piste de prévention de l’infection, selon une nouvelle étude.
D’après l’Agence nationale (française) de lutte contre le sida (ANRS), qui a financé cette étude menée sur 140 femmes au Burkina Faso par des chercheurs français, britanniques et burkinabè, 70 à 80 pour cent des personnes infectées par le VIH le sont également par le HSV-2, la forme la plus courante du virus de l’herpès génital.
Or l’étude, publiée dans la dernière édition de la revue hebdomadaire spécialisée «New England Journal of Medicine», a révélé que la quantité de VIH présente dans les sécrétions vaginales et dans le sang d’une patiente co-infectée par les deux virus «est diminuée après un traitement anti-herpétique continu pendant trois mois».
Ces résultats pourraient contribuer à réduire la transmission du VIH par voie sexuelle, dans la mesure où la quantité de virus et les lésions présentes dans l’appareil génital de la femme co-infectée sont étroitement liées aux risques de transmission, mais aussi d’acquisition, du VIH : l’herpès génital multiplierait par trois ces risques, selon plusieurs études scientifiques.
Même si le traitement contre l’herpès par le valacyclovir, ou l’acyclovir, une version moins coûteuse, ne cible pas directement le VIH et n’offre pas une protection complète contre l’infection, cette découverte peut potentiellement constituer une piste intéressante dans la recherche de nouveaux moyens de prévention de l’infection, ont souligné les chercheurs.
«Nos résultats ouvrent une nouvelle voie et engendre des espoirs pour le contrôle du VIH, à la fois en termes de prévention et de soins, à un moment où l’on a désespérément besoin de nouveaux outils», a dit le docteur Nicolas Nagot, épidémiologiste de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, et principal auteur de l’étude.
D’autre part, en contribuant à réduire la quantité de VIH dans le sang des personnes infectées par les deux virus, le traitement de l’herpès peut permettre de retarder le début d’une thérapie antirétrovirale (ARV), qui permet d’améliorer et de prolonger la vie des personnes vivant avec le VIH/SIDA.
Une autre étude, financée par la Fondation Bill and Melinda Gates, est actuellement en cours, portant sur le rôle potentiel de l’antivirus acyclovir dans la réduction de la transmission du VIH.
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