« Ces réfugiés ont besoin de nourriture et de produits de première nécessité », a souligné Millicent Mutuli, le porte-parole régional du HCR, en indiquant que l’agence onusienne et le gouvernement éthiopien travaillaient à la mise en place d’un plan d’aide humanitaire.
Les Somaliens, qui ont commencé à arriver en Ethiopie en avril 2006, vivent au sein de communautés locales implantées dans le sud-est de la région Somali, en Ethiopie. Beaucoup ont été contraints de fuir leur pays en raison de la sécheresse, des inondations et du récent conflit entre le gouvernement fédéral de transition et l’Union des tribunaux islamiques.
Selon Mutuli, c’est grâce aux autorités locales et aux sages des villages frontaliers où les Somaliens se sont installés, que le HCR a pu estimer le nombre de demandeurs d’asile. Le chiffre exact sera communiqué plus tard lorsque l’agence procèdera à l’identification et l’enregistrement des réfugiés, en collaboration avec les autorités éthiopiennes.
Au cours des trois semaines, la mission d’évaluation s’est rendue à Gode, Kelafo, Mustahil, Ferfer, Dollo Ado, Dollo Bay, Bare, Suftu, Warder, Geladin et Jijiga. La plupart des réfugiés rencontrés dans ces localités étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées.
« Vu la situation, nous devons activer notre plan d’intervention d’urgence pour offrir une protection internationale aux vrais réfugiés une fois la sélection et l’enregistrement terminés », a affirmé Ilunga Ngandu, le représentant en Ethiopie du bureau de liaison du HCR.
L’agence a commencé à enregistrer les nouveaux réfugiés arrivés à Kebribeyah. L’Ethiopie abrite déjà quelque 17 000 réfugiés somaliens dans le camp de Kebribeyah, proche de la ville de Jijiga. Dans les années 1990, près 628 000 réfugiés somaliens vivaient en Ethiopie, éparpillés dans huit camps de la région est du pays. La plupart des camps ont été fermés en 1997, après le rapatriement des réfugiés vers la République autoproclamée du Somaliland, en Somalie.
Récemment, le Kenya a demandé au HCR et à la communauté internationale de faciliter le rapatriement des réfugiés somaliens, considérant que la situation sécuritaire s’était considérablement améliorée dans leur pays.
Le Kenya, qui abrite plus de 160 000 réfugiés somaliens, met tout en œuvre pour qu’une force de stabilisation et de paix soit déployée en Somalie pour remplacer les troupes éthiopiennes qui sont intervenues en décembre 2006 aux côtes du gouvernement somalien pour chasser les miliciens de l’Union des tribunaux islamiques. Ces miliciens, qui contrôlaient une bonne partie du pays, contestaient l’autorité du gouvernement d’intérim créé en 2004 après les pourparlers de réconciliation organisés au Kenya.
« L’afflux de réfugiés somaliens, contraints de fuir leur pays, a, par le passé, grevé les maigres ressources du Kenya et pesé lourdement sur la sécurité et la sûreté du pays », a déclaré jeudi le ministre kenyan des Affaires étrangères, Raphael Tuju.
« Nous notons, toutefois, que la situation en Somalie se stabilise rapidement dans toutes les régions du pays. Nous exhortons donc la communauté internationale et le HCR à mettre en œuvre urgemment un programme de rapatriement et de relocalisation pour les réfugiés et les déplacés internes, dans le cadre de la consolidation de la paix et de la reconstruction post-conflit ».
M. Tuju a également plaidé en faveur de la tenue d’une conférence de donateurs pour la Somalie. La conférence, a-t-il précisé, devrait se dérouler sous l’égide des Nations Unies, de la Banque mondiale et des bailleurs de fonds.
« Cette conférence devra, nous l’espérons, permettre au gouvernement fédéral de transition de consolider les acquis du processus de réconciliation et jeter les fondations d’une paix réelle dans toutes les régions de la Somalie », a-t-il conclu.
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