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Inégalités et violence fragilisent les femmes face au VIH

Faute d’efforts concertés, les femmes infectées et affectées par le VIH/SIDA continuent d’être les principales victimes du virus, dans une société éthiopienne profondément conservatrice.

«En Ethiopie, les femmes sont plus vulnérables au VIH/SIDA que les hommes, principalement parce qu’elles manquent de connaissances et qu’elles ne sont pas en mesure de négocier les rapports sexuels, notamment dans les régions rurales, où la culture et la religion supplantent le droit des femmes», a précisé Alemu Anno, du service de plaidoyer de l’Office fédéral éthiopien de contrôle et de prévention du VIH/SIDA (FHAPCO, en anglais).

Selon le dernier rapport du FHAPCO, 1,32 million de personnes vivaient avec le VIH/SIDA en 2005 en Ethiopie, et 55 pour cent d’entre elles étaient des femmes.

En outre, 54,4 pour cent des personnes ayant succombé à des maladies liées au sida étaient des femmes et 53,2 pour cent des nouvelles contaminations répertoriées cette année concernaient, encore une fois, la gente féminine.

Les femmes et les jeunes filles sont souvent moins bien informées sur l’épidémie et ont moins accès aux services VIH/SIDA que les hommes, notamment dans les zones rurales.

Les jeunes filles sont sexuellement actives plus tôt que les garçons – elles sont enrôlées dans des mariages précoces ou sont victimes d’abus sexuels – et ont souvent des partenaires plus âgés.

Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), en Ethiopie, il n'est pas rare que des filles de sept ou huit ans soient mariées.

Le mariage précoce peut avoir des conséquences préjudiciables pour ces enfants, et entraîner des grossesses prématurées, qui élèvent les taux de mortalité maternelle et infantile. Par ailleurs, les jeunes filles sont exposées aux infections sexuellement transmissibles, dont le VIH/SIDA.

«La culture éthiopienne accorde beaucoup d’importance à la virginité, mais les jeunes filles n’ont pas la possibilité de parler de la sexualité, de la santé de la reproduction et de ses conséquences», a regretté Alemu Anno.

La violence physique et sexuelle est également répandue au sein des couples mariés. En effet, les femmes ne sont pas en mesure de négocier des rapports protégés ou de refuser les avances d’un partenaire infidèle.

En 2005, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réalisé une étude sur la santé des femmes et la violence domestique à l’égard des femmes dans plusieurs pays. Selon les résultats de cette enquête, en un an, près d’un tiers des Ethiopiennes ont été contraintes physiquement à avoir des rapports sexuels avec leur partenaire.

«Le taux élevé de rapports sexuels forcés est particulièrement inquiétant compte tenu des dangers du VIH/SIDA et de l’incapacité qu’ont beaucoup de femmes à se protéger de l’épidémie», a indiqué l’OMS.

Berhane Kelkay, coordonnatrice de l’Association nationale des femmes éthiopiennes séropositives, a expliqué que la mutilation génitale féminine, pratiquée dans presque l’ensemble du pays, le lévirat, une coutume qui veut qu’une femme épouse le frère ou l’un des cousins de son défunt mari, les mariages précoces et le viol étaient autant de facteurs qui contribuaient à rendre les Ethiopiennes encore plus vulnérables au VIH/SIDA.

«En Ethiopie, les femmes sont les principales victimes du VIH/SIDA pour diverses raisons. Elle dépendent économiquement de leur mari et ne peuvent pas satisfaire elles-mêmes leurs besoins de base. Elles ne sont pas assez informées sur les méthodes de prévention de l’épidémie ou sur la sexualité et n’ont pas suffisamment accès aux programmes de prévention», a poursuivi Berhane Kelkay.

Bien qu’il existe des organisations qui apportent assistance aux Ethiopiennes et sensibilisent la population à la violence à l’égard des femmes, elles ne reçoivent pas suffisamment de soutien pour mener à bien leurs activités, surtout dans les régions rurales, où la plupart des femmes n’ont pas connaissance de leurs droits, a déclaré Mme Kelkay.

«La mobilisation des ressources et des connaissances locales et la promotion de la créativité et de la productivité des femmes peuvent constituer des instruments précieux pour la prévention et le contrôle de l’épidémie au sein de la population féminine», a ajouté Alemu Anno du FHAPCO.

Dans son rapport, l’OMS a appelé à la mise en place de programmes qui encourageraient la prévention de la violence sexuelle et aborderaient les questions de la coercition et du consentement sexuels.

rm/kr/kn/he/cd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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