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La sécurité des déplacés et des réfugiés au coeur des préoccupations de la communauté internationale

Alors que l’armée et la rébellion se livrent à une guerre de communiqué et dressent des bilans contradictoires des combats qui ont eu lieu le week-end dernier dans l’est du Tchad, les autorités tchadiennes ont dit vendredi regretter la décision des humanitaires de se retirer de la zone de conflit.

« Aussi bien le gouvernement tchadien que la communauté internationale doivent résoudre cette catastrophe humanitaire et sécuritaire dont la gravité nous interpelle », a déclaré M. Ahmat Allam Mi, le ministre tchadien des Affaires étrangères, devant la presse et les diplomates accrédités au Tchad.

Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr) tout son personnel présent à Bahai, Iriba et Guéréda, des villes situées dans la région de Biltine (est), a été évacué à Abéché, le centre de coordination des opérations humanitaires, alors que d’autres travailleurs humanitaires ont été transférés à N’djamena, la capitale.

Au cours des deux dernières semaines, ce sont près de 400 travailleurs humanitaires internationaux et locaux qui ont été évacués de la zone de conflit. Une centaine d’autres attendent d’être évacués de Guereda, a indiqué Mme Jennifer Pagonis, la porte-parole du Hcr.

Le Hcr continuera cependant à porter assistance aux déplacés internes en leur fournissant de l’eau et en assurant des services de santé de base.

« Nous maintenons toutefois un effectif réduit dans les régions où quelque 110 000 réfugiés vivent dans six camps situés à l’extrême sud d’Ouaddai », a-t-elle ajouté.

Dans le communiqué qu’il a publié, l’Etat-major de l’armée tchadienne indique que les forces gouvernementales ont infligé de lourdes pertes aux rebelles de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), au cours des combats qui se sont déroulés dans la région de Biltine.

« L’ennemi est en débandade totale », indique le communiqué qui précise, par ailleurs, que 83 rebelles ont été tués, 126 blessés et 16 autres faits prisonniers.

En outre, le porte-parole du gouvernement, Hourmadji Moussa Doumgor, a fait savoir samedi que Abakar Tolli et Hassan Bahar, deux responsables de la rébellion, ont été grièvement blessés au cours des combats et qu’un chef de secteur rebelle a été fait prisonnier.

Pour leur part, les rebelles de l’UFDD affirment avoir tendu une embuscade aux soldats des forces gouvernementales à Ganatir, à une trentaine de kilomètres de Biltine, et avoir tué 300 soldats et fait 200 prisonniers. Le communiqué publié samedi par l’UFDD fait également état de 17 morts et de 21 blessés dans les rangs de la rébellion.

Depuis un certain temps, les agences Nations Unies ne cessent d’attirer l’attention de la communauté internationale sur l’escalade de la violence dans cette région du Tchad où l’on compte désormais 323 635 déplacés internes et réfugiés du Soudan.

Et la plupart de ces personnes vulnérables n’ont pas accès aux services de santé de base, a indiqué le Hcr, et la situation pourrait rapidement dégénérer, selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms).

« Le nombre croissant de réfugiés dépasse les capacités opérationnelles des services de santé et des agences humanitaires et désorganise toute notre chaîne logistique », a déploré l’Oms.

La plupart des déplacés qui se présentent dans les centres de santé souffrent d’infections respiratoires, de diarrhée et de paludisme. En outre, ces centres soignent de plus en plus des rebelles et soldats des forces gouvernementales présentant des blessures par balle.

Le Hcr compte maintenir une présence dans les camps jusqu’au mois prochain et forme actuellement des groupes de réfugiés afin de les rendre plus autonomes, car la situation sécuritaire pourrait dégénérer et la région deviendrait alors inaccessible aux agences humanitaires.

Selon certains responsables d’agences humanitaires, les conditions de sécurité se sont dégradées dans les camps implantés autour de Goz Beida et de Koukou, deux localités de la région d’Ouaddai limitrophe du Soudan.

« Beaucoup de réfugiés craignent pour leur vie et sont menacés par des hommes armés vêtus d’uniforme miliaire », a fait remarquer Mme Pagonis.

Le gouvernement tchadien a souvent affirmé que le Soudan soutenait la rébellion armée, ce que les autorités de Khartoum ont toujours nié.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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