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Un enfant est victime d’abus sexuels toutes les heures

Au Zimbabwe, un enfant est victime d’abus sexuels toutes les heures, selon les données publiées par un réseau d’organisations non gouvernementales (ONG) œuvrant pour la protection des enfants.

«Plus de 8 600 enfants ont subi des abus en 2005, au Zimbabwe, soit une victime toutes les heures … Plus de la moitié des cas rapportés concernait des cas d’abus sexuels», a déclaré James Elder, porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) au Zimbabwe.

Les données ont été recueillies par le Groupe de travail sur la protection de l'enfance (Child Protection Working Group - CPWG), qui rassemble des ONG, des églises, des groupes communautaires, des agences des Nations unies et le gouvernement du Zimbabwe. Ce groupe a vu le jour en 2002, afin de répondre aux besoins humanitaires des enfants.

«Les cas d’abus sexuels commis sur les enfants zimbabwéens semblent échapper à tout contrôle», a regretté James Elder.

Au cours des neufs premiers mois de l’année 2006, Childline, une ligne d’écoute qui s’adresse aux enfants en détresse et aux adultes qui souhaitent rapporter des cas d’abus, a reçu plus de 34 000 appels, soit plus de cinq appels par heure ; 70 pour cent des appels concernaient des abus sexuels commis sur des enfants, a précisé l’ONG.

«Les enfants qui subissent des abus sexuels sont également ceux qui sont les plus exposés au VIH/SIDA. Ainsi, les conséquences de tels actes peuvent se faire ressentir durant toute une vie et entraîner la mort», a affirmé M. Elder.

Le Zimbabwe compte près de deux millions d’orphelins et d’enfants vulnérables, dont la plupart souffre d’abus.

Les abus commis sur les enfants peuvent parfois fragiliser psychologiquement et financièrement des familles entières. Stella Marongwe, une jeune Zimbabwéenne de 34 ans qui vendait des cigarettes sur le marché noir en Zambie, un pays voisin, a ainsi tenté de se suicider après avoir appris qu’en son absence son mari avait violé leur jeune fille de 10 ans.

«J’étais complètement bouleversée lorsque j’ai réalisé que mon mari abusait sexuellement de notre propre fille. Je lui faisais entièrement confiance jusqu’au jour où j’ai découvert que les parties génitales de mon enfant étaient endommagées», a confié Stella Marongwe.

Son mari a été condamné à 25 ans d’emprisonnement pour avoir violé sa jeune fille à dix reprises.

L’enfant a contracté une maladie sexuellement transmissible, mais les deux tests de dépistage du VIH qu’elle a subis se sont révélés, par chance, négatifs. Mais elle est rejetée par ses camarades d’école.

«Elle pense que tous les hommes sont des monstres et a promis de se venger lorsqu’elle sera grande. Elle est très en colère», a expliqué Stella Marongwe.

Cet incident a également eu des retombées sur la situation financière de la famille de Mme Marongwe, puisqu’elle a cessé de se rendre en Zambie par crainte que son autre enfant, âgée de 14 ans, ne subisse à son tour des sévices sexuels.

Elle a également dû demander une protection juridique pour empêcher que les membres de la famille de son mari ne lui enlèvent ses filles, sous prétexte qu’elle ne saurait s’en occuper.

Le CPWG a demandé la mise en place de nouveaux programmes nationaux de prévention et exhorté les parents, les tuteurs et les enseignants à instaurer un environnement protecteur pour les enfants. Il leur a également demandé de faire preuve de vigilance, de rapporter tous cas d’abus sexuels et de lutter contre toutes formes de sévices sexuels.

En outre, le groupe a recommandé la mise en place de programmes d’acquisition de connaissances et de compétences nécessaires dans la vie courante destinés aux enfants, et demandé aux chefs traditionnels et religieux de condamner sans équivoque les abus sexuels commis sur des enfants.

Enfin, le groupe a rappelé que les fausses idées selon lesquelles déflorer une jeune fille aiderait à soigner les infections sexuellement transmissibles aggravaient le problème.

Au Zimbabwe, 3 000 personnes meurent chaque semaine de maladies liées au VIH/SIDA et 72 bébés contractent le virus chaque jour, faute de programmes de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant.

[Cet article est le fruit d’une collaboration avec la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge : www.ifrc.org]

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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