La fièvre jaune est une maladie virale transmise par les moustiques. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’épidémie peut toucher près de vingt pour cent de la population dans les villes contaminées et elle est mortelle dans 50 pour cent des cas. Il n’existe pas de traitement particulier, une fois la personne infectée. En revanche, un simple vaccin peut empêcher de contracter la maladie.
La fièvre jaune est d’autant plus difficile à diagnostiquer que les premiers symptômes sont identiques à ceux de la malaria, expliquent les experts. Ces symptômes se manifestent par des accès de fièvre, des douleurs musculaires et des nausées. La personne infectée peut en guérir ou une jaunisse peut apparaître généralement et évoluer durant la maladie. Dans les cas graves, on observe des hémorragies (saignement du nez, sang dans les vomissures, yeux injectés de sang), accompagnés d’une insuffisance rénale et hépatique entraînant irrémédiablement la mort.
« Le plus important est de procéder à un examen médical et de vacciner toute la population vivant dans le voisinage immédiat des zones contaminées. Ensuite, il faut mener une campagne de vaccination de masse des personnes ayant été en contact avec les patients infectés », a indiqué Souleymane Koné, le porte-parole du bureau de l’OMS à Abidjan.
Pour les premières opérations d’urgence, l’OMS a lancé un appel de fonds afin de mobiliser 430 millions de francs CFA (806 000 dollars américains) pour vacciner environ 650 000 personnes.
« Si rien n’est fait dans les trois mois à venir pour circonscrire l’épidémie de fièvre jaune, la maladie pourrait prendre de l’ampleur compte tenu de la mobilité des populations », a indiqué le Dr Geneviève Saki-Nekouressi, du Point focal de la représentation de l’OMS en Côte d’Ivoire. « Il faudra mettre en place au plus vite une équipe de vaccination », a-t-elle ajouté.
L’un des deux cas de fièvre jaune découverts la semaine dernière concerne un jeune homme de trente ans habitant de Korhogo, une ville du nord de la Côte d’Ivoire sous contrôle des forces rebelles, située à 500 kilomètres d’Abidjan, la capitale.
Le deuxième cas concerne une jeune fille de seize ans vivant dans la localité d’Ouragahio, dans la région ouest du pays contrôlée par les forces gouvernementales. La Côte d’Ivoire est coupée en deux depuis l’échec de la tentative de coup d’Etat de septembre 2002.
Les prélèvements effectués sur les deux patients ont été déclarés positifs par l’Institut pasteur d’Abidjan et par celui de Dakar, la capitale sénégalaise, qui est le laboratoire de référence de l’OMS dans la sous-région.
En 2006, l’OMS avait vacciné plus de 26 000 personnes contre la fièvre jaune à Bouna, dans l’est du pays. Des séances de vaccination avaient déjà eu lieu à Abidjan en 2001.
La fièvre jaune sévit toujours en Afrique, malgré l’existence depuis 60 ans d’un vaccin sûr et efficace. La maladie est désormais considérée par l’OMS comme un réel problème de santé publique.
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