Alors que la région a connu une forte croissance démographique, le nombre de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable est passé de 124 millions en 1990 à 157 millions en 2004 et dans la même période, le nombre de personnes ne bénéficiant pas de systèmes d’assainissement est passé de 173 millions à 225 millions, selon l’UNICEF.
En Afrique de l’Ouest et du centre, le taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans est le plus élevé des pays en développement : sur 1 000 naissances vivantes, 191 enfants meurent avant leur cinquième anniversaire.
« C’est une tragédie », a déclaré Esther Guluma, directrice régionale de l'UNICEF pour l'Afrique de l'Ouest et du centre. « Dans le monde, 1,5 million d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies évitables, comme la diarrhée.
Plusieurs millions d’enfants souffrent également de maladies liées à la consommation d’eau impropre et au manque d’hygiène ».
Au Tchad, en Guinée équatoriale, en République démocratique du Congo (RDC), au Niger et au Nigeria, plus de la moitié de la population n’a pas accès à l’eau potable.
Sur les 24 pays de la région, seuls quatre disposent d’un système d’assainissement (des latrines et des toilettes), dont jouit plus de la moitié de la population. Il s’agit du Sénégal, de la Guinée équatoriale, de la Gambie et du Cameroun.
Selon les chiffres avancés par l’UNICEF, en améliorant le système d’assainissement, les maladies diarrhéiques dont souffrent les jeunes enfants pourraient être réduites d’un tiers et de deux tiers si l’amélioration du système s’accompagne de meilleures conditions d’hygiène.
Le Sénégal devrait être le seul pays de la région à atteindre l'Objectif du Millénaire pour le développement en matière d’assainissement.
Ce n'est qu’en augmentant les ressources financières et en faisant preuve d'un engagement politique plus vigoureux que la population mondiale aura accès à de l’eau salubre et à un système d’assainissement adapté, a souligné le rapport de l’UNICEF.
Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a expliqué que les urgences humanitaires en Côte d’Ivoire, en RDC, en République du Congo, au Liberia et en République centrafricaine « étaient largement sous-financées », comme du reste, les projets d’assainissement et d’approvisionnement en en eau potable.
« Au cours des dix dernières années, l’accent a été mis et continue à être mis davantage sur l’aide alimentaire que sur les infrastructures », a déclaré Esther Guluma de l’UNICEF.
« Je pense que cela est également dû au fait que dans des situations d’urgence, les puits et les pompes à eau sont considérés comme des instruments de développement plus durable et ne sont donc pas proposés », a-t-elle expliqué. « Mais, d’un autre côté, les maladies diarrhéiques causées par un manque d’eau potable font plus de victimes que le manque de nourriture.
En conséquence, la situation doit changer », a conclu Esther Guluma.
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