« Le ministre des finances a partagé les préoccupations de la commission financière du parlement et compte tenu de l’environnement social malsain, il a accepté de concéder les cinq pour cent d’augmentation à partir de janvier 2005 », a annoncé le président de l’Assemblée nationale, Nassour Guélengdouksia.
« Il faut que les syndicalistes aient pitié du peuple qui souffre et reprennent le travail », a-t-il ajouté.
Le responsable de la branche médicale de l’Union des syndicats du Tchad (UST), François Djondang, a indiqué que sa base allait soigneusement examiner la proposition du gouvernement avant de donner son accord.
« Le gouvernement veut nous punir en payant les salaires seulement à ceux qui ont assuré le service minimum. C’est inadmissible et nous ne reprendrons pas le travail tant que tout le monde n’aura pas été payé », prévient-il.
La décision du parlement a été prise lorsque le budget adopté par les députés a révélé que le gouvernement a investi plus de 60 millions de dollars américains pour contenir l’attaque lancée sur N’Djamena par des rebelles hostiles au Président Idriss Deby qui avait modifié la constitution en mai pour briguer un troisième mandat consécutif.
Le 5 juin dernier, l'UST avait déclenché une grève d'une semaine pour exiger l’augmentation de salaire de cinq pour cent que le gouvernement avait, selon eux, promis aux fonctionnaires et au personnel hospitalier.
Les représentants syndicaux avaient demandé l’an dernier une augmentation de salaire de 50 pour cent. Le gouvernement leur ayant demandé de patienter jusqu'en 2007, les syndicats ont accepté, à condition de recevoir une première augmentation de cinq pour cent en 2006.
Le gouvernement a par la suite refusé d’appliquer la hausse de salaire promise, arguant que sa première priorité était la défense du pays et du gouvernement contre les attaques armées.
A la suite de la décision du parlement, le Premier ministre Pascal Yoadimnadji annonçait la bonne nouvelle sur les ondes de la radio nationale tout en fustigeant le comportement des grévistes.
« Ce que nous avons vu dans les hôpitaux est inadmissible et il faut que cela cesse », a-t-il exprimé.
Les mouvements de grève pour des revendications salariales sont fréquents au Tchad, cinquième pays le plus pauvre de la planète selon les Nations unies, compte tenu des faibles niveaux de l’accès aux soins de santé, de l’espérance de vie et de l’éducation.
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