Et selon les résultats provisoires officiels communiqués par le ministère de l’Intérieur, le taux de participation a été de 76 pour cent.
Aux termes de la nouvelle Constitution le mandat présidentiel passe de six à cinq ans et n’est renouvelable une seule fois. Il permet ainsi de garantir un changement de pouvoir tous les dix ans, dans un pays où la Constitution ne posait jusqu’ici aucune limitation dans le nombre de mandats.
Beaucoup d’habitants de Nouakchott, la capitale, étaient descendus dans les rues pour célébrer la victoire du « Oui » et brandissaient des pancartes à l’effigie du Colonel Ely Ould Mohammed Vall, le principal artisan de ce projet de nouvelle Constitution.
Ancien directeur de la sécurité, M. Vall a pris le pouvoir en août 2005 à la suite d’un coup d’Etat sans effusion de sang. Il s’était alors engagé à ramener le pays vers la démocratie et à restituer le pouvoir à un gouvernement élu démocratiquement en 2007.
Des élections présidentielles sont prévues en mars 2007. Elles seront suivies des législatives et des municipales en novembre, mais aucun membre de la junte militaire au pouvoir n’est autorisé à prendre part à ses scrutins.
Dans certains pays d’Afrique comme le Tchad, le Gabon et l’Ouganda, les amendements constitutionnels ont permis de supprimer ou de prolonger la limite du mandat présidentiel, permettant ainsi au Président sortant de briguer un nouveau mandat.
Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya, prédécesseur du président Vall et instigateur des premières élections multipartites en 1990, est également arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat. Il s’est fait réélire avec une écrasante majorité lors d’élections présidentielles qui auraient été entachées de nombreuses irrégularités.
Selon les observateurs officiels de l’Union africaine, le référendum de dimanche dernier s’est déroulé de manière satisfaisante.
« L’exercice a très bien réussi, le déplacement des populations a été spontané, l’organisation presque parfaite, tout comme le dépouillement », a déclaré l’envoyé spécial de l’Union africaine pour la Mauritanie, Vijay Makhan.
« Avec ce vote, les Mauritaniens ont franchi une étape très importante dans la mouvance vers la démocratie », a-t-il ajouté.
Du côté des associations nationales des droits de l’homme et des partis d’opposition qui dénonçaient autrefois les irrégularités des précédents scrutins en Mauritanie, c’est également le même satisfecit.
« Un scrutin serein, transparent et bien organisé », a commenté SOS esclaves, qui a dépêché une mission informelle d’observateurs pour superviser le déroulement du scrutin.
La Mauritanie est la seule République islamique de l’Afrique de l’ouest. Située à l’ouest du désert du Sahara, elle est devenue le tout nouveau pays producteur de pétrole d’Afrique et a commencé exporter ses premiers barils de pétrole brut en février dernier.
Selon certains analystes, si elles sont bien gérées, les recettes du pétrole pourraient avoir un impact significatif sur les conditions de la vie des trois millions de Mauritaniens dont la majorité vit avec moins de 2 dollars par jour - statistiques des Nations unies.
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