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Le HCR a besoin d'argent pour financer le rapatriement des réfugiés libériens

Trois ans après la fin de la guerre civile au Liberia, plus de 150 000 Libériens vivent encore dans camps de réfugiés éparpillés à travers l’Afrique de l’ouest et le Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) manque cruellement de fonds pour financer leur rapatriement.

Selon Annette Rehrl, porte-parole du HCR, l’agence ne dispose que de 20 pour cent des 37 millions de dollars nécessaires au financement du programme de rapatriement des réfugiés.

De même, le programme de réinstallation des milliers de Libériens déplacés internes n’a été financé qu’en partie, puisque que le HCR n’a jusqu’ici reçu que 17 pour cent de 390 millions de dollars prévus.

Au cours de sa visite à Sinje (Nord), où il s’est rendu pour accueillir les 100 réfugiés rapatriés de la Sierra Leone, Antonio Guterres, Haut commissaire du HCR, a exhorté la Communauté internationale à en faire plus pour aider le Liberia.

« Le Liberia est un pays qui sort d’un conflit. Il a aujourd’hui besoin d’une assistance massive et ne peut attendre plus longtemps. Les ressources nécessaires à la reconstruction du Liberia ne sont pas à la hauteur des besoins et ne représentent qu’une toute petite part du budget du HCR. Le montant de l’aide humanitaire au Liberia est vraiment insignifiant », a ajouté M. Guterres.

Les quatorze années de guerre civile ont fait des milliers de morts et près de 1,5 millions de déplacés – la moitié de la population du Liberia. Beaucoup de Libériens ont passé les dix dernières années dans des camps de réfugiés en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée ou en Sierra Leone.

Selon le HCR, la signature de l’accord de paix de 2003 et le désarmement des dizaines de milliers de combattants rebelles et de miliciens pro-gouvernementaux ont incité près de 200 000 réfugiés libériens à rentrer volontairement chez eux.

Des milliers d’autres recevront une aide pour le transport et quelques articles de première nécessité, tels que des tentes et des ustensiles de cuisine pour pouvoir s’installer. Les rapatriés récemment arrivés à Sinje ont exprimé leur joie d’être rentrés dans leur pays.

« Mieux vaut vivre dans son pays que dans un camp de réfugiés. Notre pays est en paix maintenant et nous savons qu’il n’y aura plus de guerre. Nous sommes installés ici définitivement. Nous voulons cultiver nos terres et être heureux dans notre pays », a indiqué Musu Fahnbulleh, rentré la semaine dernière à Sinje, après huit années passées dans des camps de réfugiés en Sierra Leone.

Depuis le démarrage de son programme de rapatriement, en octobre 2004, le HCR a aidé quelque 70 000 réfugiés à rentrer au Liberia. 163 871 autres réfugiés libériens vivant dans des camps disséminés en Afrique de l’ouest pourront bénéficier de ce programme avant la fin de l’année.

Ellen Johnson-Sirleaf, première présidente élue de la période post-conflit, était également présente à la cérémonie de Sinje. Elle a affirmé que le rapatriement des réfugiés était une marque de confiance en son gouvernement, et qu’il contribuait à asseoir une paix durable au Liberia.

Mme Sirleaf a également exhorté les autres réfugiés à rentrer pour participer à l’effort de reconstruction nationale.

« Nous exhortons nos compatriotes vivant encore dans les camps de réfugiés à se joindre à ceux qui sont déjà rentrés pour aider à la reconstruction de notre pays, car elle ne se fera pas de l’extérieur », a déclaré la présidente Sirleaf.

Mais beaucoup de Libériens avouent qu’ils ont peur de rentrer au Liberia parce qu’ils craignent d’être persécutés par ceux qui les en ont chassés. En conséquence, ils préfèrent s’installer dans un autre pays comme les Etats-Unis.

En début de mois, des réfugiés libériens vivant en Sierra Leone ont attaqué les bureaux du HCR à Freetown, la capitale, pour arrêter la distribution de vivres, arguant qu’ils veulent aller aux Etats-Unis, mais pas retourner au Liberia.

En effet, dans le cadre d’un programme de réinstallation d’urgence, le gouvernement américain avait accepté d’accueillir plusieurs milliers de réfugiés libériens de la Côté d’Ivoire après le déclenchement de la guerre civile dans ce pays.

Mais ce programme de réinstallation est achevé depuis bien longtemps. Toutefois, un programme de regroupement est actuellement en cours et se poursuivra jusqu’à la fin de l’année. Il permettra aux Libériens de faire venir leurs familles aux Etats-Unis.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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