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Le président du CMJD en campagne pour le référendum

Le colonel Ely ould Mohamed Vall entame vendredi sa deuxième tournée à l’intérieur du pays. Après avoir visité la semaine dernière les capitales régionales de l’Est du pays, accompagné d’une forte délégation de ministres, directeurs techniques et journalistes, il se rend ce week-end dans la vallée du fleuve Senegal, à Selibaby, Kaedi et Aleg.

Le président du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie doit terminer son tour de Mauritanie le 4 juin par la capitale mauritanienne. Objectif de ses déplacements : rencontrer les cadres de l’administration locale et expliquer aux populations l’esprit et les réalisations accomplies durant les 9 premiers mois de la transition politique instaurée après le coup d’Etat du 3 août et faire campagne pour le référendum constitutionnel du 25 juin.

C’est une première pour le colonel Ely ould Mohamed Vall. Homme de l’ombre pendant 20 ans à la tête de la Direction de la Sûreté Nationale, et chef de l’Etat depuis le trois août dernier, il n’avait encore jamais donné de meeting populaire.

Dans son discours, très pédagogique, aucune surprise. Le nouvel homme fort mauritanien confirme ce qu’il a dit et répété depuis le 3 août dernier, les militaires sont déterminés à quitter le pouvoir au terme de la période de transition. Il assure que les délais annoncés seront respectés, à savoir des présidentielles en mars 2007, comme pour couper-court aux rumeurs qui font croire à la possibilité d’un prolongement de la transition.

La trame du discours présidentiel est le référendum constitutionnel de juin prochain qui prévoit l’amendement de 3 articles de la loi fondamentale : la réduction du mandat présidentiel à 5 ans, un mandat renouvelable une seule fois, un verrouillage juridique qui fait qu’aucune procédure de révision de la constitution ne soit possible.

Dans un plaidoyer pour l’alternance politique, le colonel rappelle la nécessité « d’empêcher la confiscation prolongée du pouvoir ». « Dans les pays à tradition mono-partisane comme le nôtre où les mentalités sont façonnées par ce système monolithique certains présidents ont la fâcheuse habitude de vouloir s’éterniser au pouvoir qu’ils ont la possibilité de léguer le moment venu à un héritier parmi leurs proches.

La révision constitutionnelle proposée éliminera les facteurs de blocage qui conduisent habituellement aux coups d’Etat et aux guerres civiles. »

Le chef de l’Etat a aussi évoqué son grand défi, « qui conditionne toute avancée ». « Il s’agit de la réhabilitation de l’homme mauritanien, de la reconversion de ses mentalités » Il assure ne viser personne, car « ce type de mentalité prévaut à l’échelle de la société toute entière».

Les mots d’ordre de la visite annoncés par un communiqué du ministère de l’Intérieur ont été globalement respectés. Le premier était la simplicité de l’accueil, « l’accueil à l’entrée des wilayas se limitera à l’aspect officiel ».

Le second, la neutralité des fonctionnaires, « conformément aux objectifs du Conseil militaire pour la justice et la démocratie, les déplacements s’effectueront sans perturber le fonctionnement de l’appareil administratif, l’usage et les moyens de l’Etat notamment les véhicules et l’absence des lieux de travail durant l’horaire du travail ne sont pas permis », selon le communiqué.

Cependant sur place, même si on note moins de faste qu’auparavant, force est de constater que, les notables, ex-ministres ou chefs de tribu jouent toujours du coude pour être bien placés à l’aéroport, les poètes louent encore les mérites d’un chef de l’Etat et les habitants brandissent toujours le portrait du président comme ils faisaient il y a quelques mois lors des voyages de Maaouya ould Taya.

« Tout le monde veut faire partie du cortège présidentiel, partout c’est le même souci de montrer qu’on est dans les faveurs de l’autorité. Rien ne semble avoir changé, toujours les mêmes visages, les mêmes réflexes, sans doute les mêmes méthodes aussi », souligne l’hebdomadaire La Tribune dans son édition du 4 mai.

« Autre temps, mêmes mœurs » peut-on lire à la Une de l’hebdomadaire Le Calame, à l’issue de la première tournée présidentielle. « Seul le discours du chef nous rappelle qu’il y a un élément du décor qui n’est plus le même et seul cet élément étranger laisse espérer que l’acharnement des partisans du surplace pourra être bousculé », écrit la rédactrice en chef du journal Hindou mint Aïnina.

Transition oblige, cette tournée régionale a mis en selle les partis politiques de tous bords, sollicités pour mobiliser les populations localement en échange d’une place à la tribune officielle durant les meetings.

Plusieurs nouvelles formations politiques en ont profité pour lever leurs premières banderoles, sur lesquelles ont pouvait lire « Non aux prédateurs », « Oui à la constitution », une forme de pré-campagne informelle avant les législatives et municipales du 19 novembre prochain et des présidentielles de mars 2007.

Dans la ville d’Aïoun, à 800 km de la capitale, l’arrivée du chef de l’Etat a été saluée par le leader des anciens putschistes qui avait tenté un coup d’Etat en 2003, l’ex-commandant Saleh ould Hanena natif de cette capitale régionale.

« Pour nous cette visite est importante parce que nous considérons que ceux qui nous gouvernent ont joué un rôle salutaire qui a permis à la Mauritanie de changer de visage, de changer de comportement. Pour nous c’est des gens qu’il faut saluer, des sauveurs au vrai sens du mot. Nous avions tenté un coup d’Etat pour faire cette transition là ».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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