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Les vagues de déplacés pourraient créer une crise humanitaire dans le sud-est du Tchad

La faim et les attaques répétées des milices sur les régions frontalières de l’Est Tchad ont amené plus de 11 000 Tchadiens à recourir à l’aide humanitaire internationale et aux maigres ressources destinées à l’origine aux réfugiés soudanais.

Selon l’ONU, quelque 50 000 Tchadiens ont été déplacés dans l’Est du Tchad, mais jusqu’à la récente vague d’attaques des forces rebelles sur les positions du gouvernement du Président Idriss Déby, la plupart de ces déplacés internes avait réussi à s’en sortir grâce à l’aide de leur famille et de leurs amis.

Dans le camp de fortune construit près du camp de Goz Beida, à 150 km de la frontière soudanaise, la population tchadienne a triplé depuis la recrudescence des combats, il y a deux semaines, selon Matthew Conway, le porte-parole du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

« Les conditions ne sont pas idéales. Il est particulièrement difficile de satisfaire la demande en eau, qui dépasse l’offre. L’eau que nous pompons difficilement ne suffit pas couvrir les besoins de chacun. Il est urgent de loger ces personnes ailleurs », a déclaré M.Conway.

Les installations du camp de Goz Beida sont destinées aux réfugiés soudanais qui ont traversé la frontière pour échapper à la violence qui sévit dans la région instable du Darfour.

Les déplacés tchadiens partagent l’eau et les installations sanitaires avec 14 000 réfugiés soudanais. Ils ont été regroupés sur des terres que les réfugiés devraient commencer à cultiver au début de la saison des pluies qui pourrait démarrer dès le mois prochain cette année.

Fin 2005, les provinces orientales du Tchad ont été le théâtre des affrontement les meurtriers depuis que des groupes de miliciens ont commencé à traverser la frontière pour attaquer l’armée tchadienne et piller des villages.

« A la fin de l’année 2005, la recrudescence des attaques transfrontalières a provoqué des déplacements de populations civiles », a déclaré Karim Khalil de l’ONG Care international, depuis Abéché, l’une des villes les plus importantes de l’Est du Tchad.

Et pendant l’offensive qui allait mener les combattants rebelles de l’Est du pays vers N’djaména, la capitale, plusieurs agences humanitaires ont rapporté que beaucoup de Tchadiens, arrivés dans les camps à bord de camions, décrivaient les attaques perpétrées dans leurs villes par les milices armées.

Selon le Comité international de la Croix rouge (CICR), le fait que l’aide humanitaire ne parvient pas aux villes des régions reculées et dangereuses, proches de la frontière, et que les gens savent que les activités des agences humanitaires sont concentrées autour des quatre principaux camps de réfugiés du Tchad, peut aussi expliquer ces déplacements de populations.

« Il y a plusieurs semaines maintenant que les gens se déplacent plus ou moins régulièrement, de la zone frontalière vers les localités du centre du pays, espérant y trouver de l’aide », a déclaré Thomas Merkelbach, le chef de la délégation du CICR.

Selon M. Merkelbach, une récente mission du CICR à la frontière a constaté que les populations partent non pas parce qu’elles fuient les violences, mais parce qu’elles ont entendu dire que l’aide est disponible ailleurs.

« Ils ne se sont jamais déplacés à cause des attaques. Les gens disent qu’ils partent pour obtenir une aide ».

Le Programme alimentaire mondial dirige des programmes nutritionnels dans l’est du Tchad destinés à quelque 250 000 réfugiés du Soudan et de la République Centrafricaine. Mais pour Marcus Prior, porte-parole du PAM, ce nombre pourrait augmenter si les ressources alimentaires s’amenuisaient et si les Tchadiens sollicitaient aussi une aide alimentaire.

« Malgré les combats acharnés que se livrent dans la région l’armée tchadienne et les milices armées depuis fin 2005, la plupart des gens vivent toujours avec leurs familles et peuvent encore compter sur les réserves alimentaires des dernières récoltes. Mais cette situation va se détériorer à l’approche de la période de soudure, lorsque les réserves de nourriture sont généralement épuisées. Le cas de ces personnes nous préoccupe sérieusement », a déclaré M. Prior.

Dans un rapport publié en avril, avant les récentes vagues d’attaques, l’ONG américaine Refugee International a indiqué que beaucoup de Tchadiens, contraints de quitter leurs villages en raison des attaques des rebelles et des groupes de miliciens, se cachent près de la frontière soudanaise et vivent au crochet de parents et de voisins déjà démunis.

Selon Refugee Internationale, les agences de l’Onu « n’ont pas été préparées pour intervenir dans une pareille situation où le nombre déplacés internes ne cesse d’augmenter ».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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