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Centres de dépistage du VIH contre allègement de dette, selon la Banque mondiale

Le Congo devra plus que tripler le nombre de ses centres de dépistage du VIH d’ici 2007 pour voir sa dette définitivement effacée par ses partenaires multilatéraux, selon la Banque mondiale lundi. Cette exigence de santé publique dans un pays durement touché par l’épidémie de VIH/SIDA s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’Initiative renforcée en faveur des pays très endettés (PPTE), au terme de laquelle le Congo obtiendra une réduction de 61 pour cent de sa dette, selon Xavier Devictor, l’un des responsables des opérations de la Banque mondiale pour le Congo, la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et le Burundi. «La Banque mondiale a mis ces ‘déclencheurs sida’ en place depuis le lancement de (nos programmes sida), ils font partie des priorités de dialogue avec le pays et pour le pays”, a expliqué M. Devictor à PlusNews par téléphone depuis Washington, où l’organisation internationale est basée. Après six années d’un conflit civil meurtrier, qui ne s’est terminé qu’en 2003, le Congo a bénéficié en 2004 de 19 millions de dollars de la Banque dans le cadre de son programme d’action multisectoriel, MAP, contre le sida, un plan d’au moins cinq ans destiné à initier et développer la lutte contre l’épidémie. Les dernières données de l’étude de séroprévalence réalisée par le Comité national de lutte contre le sida (CNLS) avec l’appui de la Banque mondiale, en novembre 2003, ont indiqué un taux de prévalence national de 4,2 pour cent avec des disparités géographiques importantes. Le programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (Onusida) l’estime à 4,9 pour cent. “Le sida fait partie des préoccupations de la Banque, on en parle régulièrement, d’autant que l’on sait que l’un des facteurs de succès (des politiques de lutte) est que les dirigeants l’évoquent”, a dit Xavier Devictor. Ainsi, pour parvenir au point d’achèvement (quand la réduction de la dette devient irrévocable), le Congo devra augmenter le nombre des centres de dépistage anonyme et volontaire disponibles sur le territoire national, qui passeront de quatre aujourd’hui à 10 fin 2006 et à 15 fin 2007, selon Xavier Devictor. Jusqu’à présent, Brazzaville, la capitale, n’abrite que trois centres de dépistage, dont un assure également le traitement des personnes vivant avec le VIH. La ville de Pointe-Noire, le centre névralgique de ce pays pétrolier, situé sur la côte atlantique, ne possède quant à elle qu’un centre de traitement et de dépistage du sida. Aucun centre de dépistage et d’information n’est disponible pour les habitants des départements de la Lékoumou et du Niari, dans le sud-ouest du pays, pourtant très touchés par l’épidémie de sida avec des taux d’infection dépassant neuf pour cent de la population. La mise à disposition du personnel de santé, l’équipement des centres et le lancement de campagnes de sensibilisation des candidats au dépistage font également partie de ces ‘déclencheurs flottants’ mis en place par la Banque qui ‘conditionnent’ l’accès au point d’achèvement. «En théorie, on peut refuser un point d’achèvement (si les autorités ne réalisent pas les déclencheurs)», a ajouté ce haut responsable. «Les déclencheurs sont là pour assurer que les ressources qui sont libérées par la réduction de la dette aideront le pays au développement social, en particulier des plus pauvres», a expliqué Pedro Alba, le directeur à la Banque mondiale pour le Congo, la République démocratique du Congo, le Burundi et le Rwanda, lors d’une conférence de presse à Brazzaville début mars. «Vous avez un pays qui est dans une situation particulière, en ce sens que le pétrole constitue 70 pour cent de votre économie. Et en même temps, selon les chiffres les plus récents à notre disposition, 70 pour cent de sa population vit au bas du seuil de pauvreté. Il y a là une contradiction», a dit M. Alba. Le pays a atteint début mars le ‘point de décision’, une étape importante du processus d’allègement de la dette initié par les institutions de Bretton Woods, qui confirme que les autorités ont commencé à éliminer les arriérés accumulés au titre de sa dette extérieure, qu’elles suivent le programme appuyé par le Fonds monétaire international et qu’elles ont formulé une stratégie intérimaire de réduction de la pauvreté. Le Congo, l’un des pays les plus endettés du monde par tête d’habitant, est le 29e pays à atteindre ce point de décision dans le cadre de l’initiative PPTE, selon la Banque mondiale. Les autorités commenceront dès à présent à bénéficier d’un allégement de sa dette envers certains créanciers, mais, selon l’institution, elles devront «apaiser les graves préoccupations suscitées par sa gouvernance et le manque de transparence financière pour pouvoir être admissible à bénéficier d’un allégement irrévocable de sa dette au point d’achèvement». «L’allègement de la dette a pour objet de libérer des ressources qui pourront alors être utilisées pour améliorer la condition des pauvres», a tenu à préciser Pedro Alba. «Il sera toutefois nécessaire d’améliorer durablement la gouvernance pour éviter que ces ressources ne soient détournées par des groupes d’intérêts et pour les consacrer réellement et efficacement à l’amélioration de la prestation des services d’éducation, de santé et autres catégories de services essentiels», a-t-il expliqué.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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