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Des élections présidentielles calmes et sereines, malgré quelques inquiétudes

Le décompte des bulletins de vote a commencé lundi après la clôture dans le calme et la sérénité du premier tour des élections présidentielles, un scrutin jugé déterminant pour le futur de ce pays d’Afrique de l’ouest.

Les Béninois ont très tôt pris d'assaut les 17 840 bureaux de vote installés sur toute l'étendue du territoire national. Mais dans certaines régions, les électeurs faisaient encore la queue tard dans la nuit, en raison d’un manque ou d’une insuffisance de bulletins, d’une absence d'encre, de cachets ou même parfois de listes électorales.

Et là où des isoloirs ont fait défauts, des isoloirs de fortune ont été érigés. Ces irrégularités ont retardé le démarrage des opérations dans certains bureaux de vote.

« Je me réjouis de la participation massive des populations. Je m'engage à donner les résultats provisoires dans la transparence une fois que les résultats seront à notre niveau », a déclaré Sylvain Nouwatin, le président de la Commission électorale nationale autonome (CENA).

Selon les premières tendances, le banquier Boni Yayi, une nouvelle figure de la scène politique et l’ancien ministre Adrien Houngbédji, sont les favoris de ce scrutin qui réunissait 26 candidats prêts à succéder au président Mathieu Kérékou.

Si aucun candidat n’obtient plus 50 pour cent des suffrages, un second tour sera organisé pour départager les candidats de ces élections présidentielles, les quatrièmes depuis 1990.

Kérékou, qui ne pouvait se présenter aux élections, frappé par la limite d’âge de 70 ans fixée par la constitution, a dominé la scène politique béninoise pendant trois décennies, tout d’abord en tant que dirigeant marxiste et, à partir de 1990, en tant qu’instigateur du mouvement de restauration du multipartisme. Mais les doutes sur sa réelle volonté de quitter définitivement le pouvoir ont pesé sur le déroulement du scrutin.

Après avoir voté dimanche, le président Mathieu Kérékou a émis des doutes sur la transparence du scrutin et mis en garde les candidats contre toute fraude. Après avoir salué le calme dans lequel se sont déroulées les opérations, il a déploré la disparition de plus d'un million de cartes d'électeurs et le gonflement anormal de la liste électorale qui présentait le nombre record de 4 021 626 électeurs potentiels, un chiffre qui selon les analystes et les politiciens, est bien trop élevé pour ce pays de quelque sept millions d’habitants.

« Au Bénin, on ne choisira pas un président dans les ténèbres. Tout se passera dans la transparence totale. Si on l'a déjà fait aux Etats Unis, s'il le faut, on passera 3 à 4 mois pour vérifier », a déclaré le président Kérékou.

Une intervention qui a été diversement interprétée. Pour les uns, il s’agit d’un souci de transparence et de crédibilité pour la démocratie au Bénin. Mais d’autres, craignent qu’en cas de fraude avérée, le président ne décide de garder le pouvoir. C’est le cas de Réckya Madougou de ELAN, une ONG qui a pesé de tout son poids pour empêcher tout changement à la constitution en 2004, pour qui il s’agit d’une « menace contre la démocratie béninoise ».

Les béninois, fiers de leur démocratie, sont sortis massivement dimanche pour accomplir leur devoir patriotique et civique, dans le but de choisir par la voie des urnes celui qui désormais présidera aux destinées du pays.

Et tandis que dans le nord du pays, les opérations ont démarré à temps et les dépouillements ont été faits sur place, comme l'exige la loi, et avant la tombée de la nuit, dans le sud, principalement à Ouidah et dans certaines banlieues de Cotonou, les opérations ont démarré très tard.

Par exemple à Atrokpokodji, une banlieue à 14 km à l'ouest de Cotonou, à 13 heures, les opérations n'avaient pas encore démarré. Les électeurs en file devant le local devant servir de bureau de vote attendaient patiemment.

« On doit voter, depuis 6 heures nous sommes à jeun ici. Mais nous attendons et nous attendrons jusqu'à minuit s'il le faut pour voter », a déclaré Charles Soumanou.

Selon Marie Elise Gbèdo, une des femmes candidates, les opérations ont démarré à 17 heures dans son arrondissement.

Les forces de l'ordre ont discrètement quadrillé le pays, intervenant à Cotonou où certains cas de fraude ont été déclarés, et arrêtant des individus à Godomè et Mono. Selon Patrick Houéssou, qui dirigeait une équipe de 158 observateurs internationaux représentant 7 nations, et qui a sillonné 820 bureaux de vote, « les Béninois se sont montrés calmes et ont su être intelligents ».

Dans un communiqué de presse, Ahmedou Ould Abdallah, le représentant spécial pour l’Afrique de l’ouest de Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies, s’est également réjoui du bon déroulement des élections, soulignant qu’il espérait que ce même comportement « accompagnera le processus jusqu’à son aboutissement ultime, avec le transfert pacifique et constitutionnel du pouvoir, le 6 avril 2006 ».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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