Salim Ahmed Salim, l’envoyé spécial de l’UA au Soudan et négociateur en chef aux pourparlers d’Abuja, a déclaré dimanche dernier que, plus d’un an après le début des discussions entre le gouvernement du Soudan et les deux groupes rebelles opérant dans la région, la situation sur le terrain était un obstacle à l’avancée des pourparlers.
« Il est pas possible d’engager des pourparlers de paix et de se faire la guerre en même temps », a-t-il dit. « Cela n’a aucun sens ».
Selon lui, toutes les parties en conflit mènent de fréquentes opérations militaires, en parfaite violation des accords de cessez-le-feu existants, empêchant les travailleurs humanitaires d’apporter de l’aide à des millions de personnes vulnérables.
« Depuis octobre, les combats ont redoublé d’intensité au fil des mois entravant les opérations des agences humanitaires », a déclaré M. Salim à la presse à Abuja.
Selon lui, le dernier rapport d’enquête de la Commission de l’UA avait établi que toutes les parties impliquées dans le conflit du Darfour violaient le cessez-le-feu.
« Nous assistons tous les jours à une violation des accords de cessez-le-feu et des protocoles humanitaires », a déclaré le négociateur de l’UA. « Les violations délibérées ne servent aucun objectif politique et ne font que pénaliser et effrayer les populations. En outre, elles n’avantagent aucune des parties et toutes en pâtissent ».
Le conflit du Darfour a éclaté en 2003, lorsque deux groupes rebelles, le Mouvement/ Armée de libration du Soudan (SLM/A) et le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), ont pris les armes contre Khartoum afin de mettre un terme à ce qu’ils qualifiaient d’oppression des populations négro-africains du Darfour, une région semi-aride de la taille de la France. Le gouvernement soudanais a répliqué en armant et en soutenant des miliciens arabes, les Janjawid.
Selon le personnel humanitaire présent dans la région, ce conflit a fait plus de 180 000 morts et contraint environ deux millions de personnes à quitter leurs foyers.
Les médiateurs ont accusé les deux protagonistes de manquer de souplesse dans les négociations et de ne pas se préoccuper du sort des civils exposés au conflit et confrontés à la faim et à la maladie.
Les pourparlers qui ont débuté à Abuja en août 2004 ont été reportés à plusieurs reprises en raison de l’intransigeance des parties ou de dissensions au sein des mouvements rebelles.
La semaine dernière, les médiateurs de l’UA ont exclut trois délégués du JEM qui, à la suite d’une dispute, auraient attaqué et molesté deux autres membres dans une chambre d’hôtel.
Outre, la signature d’un fragile cessez-le-feu, fréquemment violé par les protagonistes, aucun progrès significatif n’a été enregistré au cours des 15 mois de pourparlers au Nigeria.
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