Au terme d’une mission de cinq jours en Guinée Bissau, Antonio Mazzitelli, représentant régional de l'Office des Nation unies contre la drogue et le crime (Onudc) a constaté que le pays était devenu le paradis des narcotrafiquants en raison de ses faibles moyens de contrôle aux frontières.
« La Guinée Bissau ne possède pas les capacités nécessaires pour surveiller ses frontières », ce qui a entraîné le développement important d’activités criminelles, a déclaré M. Mazzitelli lors d’une conférence de presse, vendredi.
Au mois d’octobre dernier, le chef de la lutte anti-drogue de la Guinée Bissau avait déclaré à IRIN que le pays était le principal point de transit en Afrique de l’ouest pour la drogue en partance pour l’Europe.
Cette ancienne colonie portugaise, le sixième pays le plus pauvre au monde selon l’Index de développement humain des Nations unies, est non seulement dépourvue de voitures de patrouilles policières, mais également de garde-côtes, et la marine nationale ne dispose pas de bateaux pour patrouiller dans les eaux territoriales.
Et même lorsque des trafiquants sont arrêtés, le pays ne dispose pas de prison de haute sécurité permettant d’incarcérer ces criminels, ont expliqué différents chef de la police.
M. Mazelli a indiqué qu’il avait visité des prisons dans lesquelles les prisonniers vivaient dans des conditions déplorables, entassés dans des cellules, sans eau ni électricité.
Selon Quintino dos Santos, le chef de police du pays, il n’est pas rare que les détenus soient relâchés quelques jours après leur arrestation, puisque même la police considère que les conditions de vie dans les cellules sont trop dures.
En Guinée Bissau, les prisonniers n’ont d’autre choix que de compter sur la nourriture apportée par leurs familles, car les prisons n’ont ni l’argent ni les structures adaptées pour nourrir les détenus, a expliqué M. dos Santos.
Namuano Dias, le ministre bissau guinéen de la justice qui a accompagné la mission de l’ONU dans son enquête, a déclaré que le gouvernement aimerait faire plus pour combattre efficacement les organisations criminelles et les trafiquants de drogue.
« Le pays a les hommes, mais il manque de moyens », a-t-il expliqué, lançant un appel à la communauté internationale.
En revanche, les fonds ne semblent pas poser de problèmes aux cartels de drogue.
Et tandis que M. Mazelli tenait une conférence de presse dans la capitale Bissau, la police arrêtait à l’aéroport international quatre ressortissants de pays ouest-africains arrivés du Brésil et qui transportaient 199 capsules de cocaïne dans leurs estomacs.
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