Les écoles et les services publics étaient fermés au premier jour du mouvement de grève. La télévision nationale et les radios publiques ayant suivi le mot d’ordre de grève ont offert un programme minimum, mais la plupart des commerces étaient ouverts car la CSTB, la principale centrale syndicale du Bénin avait refusé de signer la motion de grève du 18 janvier dernier.
Ce mouvement de grève vient ponctuer plusieurs semaines d’action politique visant à contraindre le gouvernement à organiser les élections à bonne date, en dépit de la crise économique que traverse le pays.
Mais craignant un report du scrutin, la société civile et une coalition de parties politiques, toutes tendances confondues, ont décidé d’apporter leur contribution financière à la Commission électorale nationale autonome (CENA) pour l’aider à organiser les élections à bonne date.
C’est ainsi qu’une coalition d’ONG, la CRAC (Coalition républicaine pour des actions citoyennes) a constitué un fonds d’appui de trois millions de francs CFA (5 550 dollars américains) et que treize partis politiques, toutes tendances confondues, ont formée une nouvelle coalition, le “ Collectif des partis politiques pour la tenue des élections à bonne date”.
« La démocratie béninoise est en danger. C’est l’avenir du Bénin qui est en jeu », a déclaré Sylvain Akindès de l’Alliance pour la démocratie et le progrès, un parti de la mouvance présidentielle.
Lundi, le président de la CENA, Sylvain Nouwatin, avait indiqué aux syndicalistes que le gouvernement n’avait pas fourni les fonds nécessaires pour payer les agents de recensement, les formateurs et commander les bulletins de vote.
Le CENA a commencé à délivrer les cartes d’électeurs le week-end dernier et ouvert plus de 7 000 postes de recensement jusqu’au 6 février pour permettre à la population de s’inscrire sur les listes électorales.
Mais sur les 10 milliards de francs CFA (20 millions de dollars) demandés par la CENA pour organiser les élections, seule la moitié de la somme a été réunie – soit quatre milliards de francs CFA (8 millions de dollars), offerts par la Communauté internationale, et 1,04 milliards de dollars versés par le gouvernement.
A ce jour, 30 dossiers de candidature à la présidence de la république ont été déposés.
Le président Mathieu Kékérou, dont le deuxième mandat expire début avril, avait indiqué qu’il respecterait la Constitution et se présenterait pour un troisième mandat. Mais en cette période d’incertitudes, un de ses plus anciens alliés et éminent politicien a choisi de quitter l’équipe gouvernementale.
Le ministre d’Etat, chargé de la Défense nationale, Pierre Osho, souvent pressenti comme le dauphin du président Kérékou, a démissionné du gouvernement le 11 janvier, mais ne se présente pas aux élections présidentielles.
« Je n'avais pas d'autre choix que de prendre mes distances à l'égard d'une équipe gouvernementale dont les incohérences et les agissements attentatoires à la légalité constitutionnelle de certains de ses membres, ont gravement compromis la gestion rigoureuse, responsable et transparente du dossier électoral de l'échéance de 2006 », a-t-il indiqué dans sa lettre de démission.
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions