JOHANNESBURG
Plutôt que d’offrir les traditionnels chocolats ou roses rouges pour le 14 février, jour de la St-Valentin, les autorités sud-africaines de la lutte contre le sida suggèrent cette année aux couples de donner une autre dimension à cette ‘fête des amoureux’.
En distribuant gratuitement des cartes romantiques avec ce message, «Il est temps que notre relation évolue», Khomanani, le programme gouvernemental de communication sur le VIH/SIDA, vise à encourager de plus en plus de couples à aller se faire dépister au VIH ensemble.
«Nous avons réalisé que les femmes faisaient volontiers la démarche de connaître leur propre statut sérologique, tandis que les hommes essayaient de déterminer le leur à travers les résultats de leur partenaire féminin», a dit à PlusNews Cyril Sadiki, le responsable du programme Khomanani.
«Cette approche novatrice fait comprendre aux partenaires que c’est bien d’aller se faire dépister ensemble», a-t-il ajouté.
Bien que la perspective de découvrir son statut sérologique engendre généralement des sentiments d’appréhension et même de peur, les experts de la lutte contre le sida ont constaté que les bénéfices à long terme de cette démarche étaient prouvés.
Selon le docteur Vivian Black, un médecin spécialiste du sida à Johannesbourg, le dépistage du VIH en couple est particulièrement encouragé dans la mesure où il permet de promouvoir la participation familiale, il renforce la confiance au sein du couple et aide à réduire le risque de transmission du virus des parents à l’enfant.
Mme Black a souligné que les sessions de conseils pré et post-test de dépistage avaient un impact plus significatif lorsque les deux partenaires étaient présents, car il était plus facile de gérer les sentiments de colère et de ressentiment. Le dépistage conjoint évite à la femme de porter seule toute la responsabilité de l’infection, mais il encourage également les couples à se soutenir mutuellement.
Le ‘point sur l’épidémie 2005’ du Programme commun des Nations unies sur le sida, Onusida, a montré que le taux de prévalence du VIH en Afrique du Sud était en hausse, en particulier chez les femmes âgées de 25 à 43 ans, plus d’une sur trois dans cette catégorie d’âge étant infectée au VIH, selon les estimations.
M. Sadiki a affirmé que la nouvelle stratégie de Khomanani avait déjà produit des résultats dans les centres de conseil et de dépistage volontaire (CDV).
«Il y a eu un retour positif de nombreux centres CDV... avec une augmentation significative du nombre de couples venant maintenant se faire dépister», a-t-il dit.
Bien que le succès de la campagne ait été attribué principalement au bouche à oreille, Khomanani devrait publier un rapport complet avec des chiffres concrets issus d’une étude sur l’impact de sa campagne à la fin de mars 2006.
L’initiative a été bien reçue parmi le groupe ciblé, celui des 18-24 ans, s’est réjouit M. Sadiki, les personnes voulant se faire tester étant rapidement orientées vers les services nécessaires de conseil et de soutien via la ligne verte d’aide sur le VIH/SIDA ouverte 24 heures sur 24.
«Davantage de personnes sont maintenant désireuses de connaître leur statut VIH –la campagne est en train de réaliser le but qu’elle visait», a noté Sadiki. «La priorité ne changera pas en 2006, [nous continuerons à nous] concentrer sur le dépistage, la prévention, le traitement, les soins et le soutien».
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