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Les manifestations contre une décision du GTI paralyse la ville d'Abidjan

La capitale économique de la Côte d’Ivoire, Abidjan, était paralysée lundi à la suite des manifestations organisées par les jeunes patriotes pour protester contre la décision de la médiation internationale de ne pas proroger le mandat des députés de l’Assemblée nationale.

Malgré l’interdiction des manifestations publiques, des centaines de jeunes patriotes ont incendié des pneus et dressé des barricades à plusieurs carrefours de la ville, avant que le ministre ivoirien de l’Intérieur n’intervienne à la télévision nationale pour appeler ses compatriotes à la sérénité.

Ces manifestations ont provoqué une panique générale au sein de la population d’Abidjan et contraint beaucoup de travailleurs à rester chez eux et de nombreux bureaux et entreprises à fermer toute la journée. Les mêmes scènes de violence ont été observées dans la ville portuaire de San Pedro.

Cette soudaine flambée de violence en Côte d’Ivoire, pays coupé en deux depuis trois ans après le déclenchement d’une rébellion, est intervenue au lendemain de la troisième réunion mensuel du groupe de travail international (GTI) créé par la résolution 1633 du Conseil de sécurité et chargé du suivi du plan de paix de l’ONU élaboré en octobre 2005.

Présidé par l’envoyé spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Pierre Schori et par le ministre nigérian des Affaires étrangères, Oluyemi Adeniji, le GTI a déclaré dimanche dernier que le mandat des députés de l’Assemblée nationale, qui expirait officiellement le 16 décembre 2005, ne serait pas prorogé.

Toutefois, dans le cadre du plan de paix, le Premier ministre pourrait confier des missions spécifiques aux parlementaires, a indiqué le GTI dans un communiqué.

Mais le Front populaire ivoirien (FPI), le parti au pouvoir dont le groupe parlementaire est dirigé par Simone Gbagbo, l’épouse du président Laurent Gbagbo, conteste cette décision et exige que l’Assemblée nationale soit maintenue dans sa composition actuelle jusqu’à la tenue de nouvelles élections législatives.

Par ailleurs, le FPI, par la voix de son député Emile Guirieoulou, a fait savoir qu’il ne tolérerait aucune ingérence des médiateurs internationaux dans les affaires internes de l’Etat de la Côte d’Ivoire.
« Ils n’ont aucune compétence pour prendre une telle décision. Nous continuerons à travailler et nous verrons s’ils peuvent nous en empêcher ».

L’avertissement a fait craindre une reprise des hostilités dans le pays.

« Je ne sors pas de chez moi aujourd’hui », a déclaré à IRIN un habitant du quartier populaire de Yopougon, fief des partisans du parti au pouvoir. « Ils ont érigé des barricades pas très loin de ma maison et je ne veux pas avoir de problèmes ».

Ces manifestions ont un peu tempéré l’optimisme suscité par l’annonce d’une aide de 33 millions d’Euros (40 millions de dollars américains) à la Côte d’Ivoire faite le week-end dernier par Louis Michel, le Commissaire européen au Développement et à l’Action humanitaire. Cette aide était destinée à financer le démarrage du processus d’identification et la réhabilitation du secteur de la santé publique.

L’identification est l’un des principaux problèmes que les autorités de la transition devront résoudre avant la tenue des élections en Côte d’Ivoire où, un habitant sur quatre est un travailleur migrant ou est né de parents étrangers. Mais selon des sources bien informées, le bureau de l’identification nationale ne disposerait pas des moyens techniques et financiers nécessaires pour mener sa mission sur toute l’étendue du territoire.

Le GTI a également élaboré un plan de travail fixant les échéances des processus d’identification et de désarmement. Ce plan, remis samedi dernier au Premier ministre Charles Konan Banny par M. Schori, n’a pas encore été rendu public.

M. Banny a été nommé Premier ministre en décembre dernier après l’annulation des élections prévues le 30 octobre 2005, en raison de l’impasse des négociations de paix entre les différentes factions en guerre. Le Conseil de sécurité de l’ONU, sur recommandation de l’Union africaine (UA), avait voté une résolution spéciale pour prolonger de 12 mois le mandat du président Gbagbo.

Selon les termes de la résolution 1633, M. Banny a les pleins pouvoirs sur son gouvernement de 32 membres installé le mois dernier. Le rôle du GTI est d’assister le Premier ministre dans l’accomplissement de sa mission.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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