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Arrestations et meutres de ressortissants Burkinabès après l'attaque de deux camps militaires

De nombreux ressortissants Burkinabès ont été arrêtés et plusieurs d’entre eux ont été tués à la suite d’une mystérieuse attaque lancée contre deux camps militaires à Abidjan au début du mois, preuve que les tensions intercommunautaires sont encore vivaces en Côte d’Ivoire, ont déclaré vendredi à IRIN des diplomates, d’autres sources bien informées.

Selon un diplomate de l’ambassade du Burkina Faso, après l’attaque du 2 janvier, des gendarmes auraient détenu entre 15 et 30 ressortissants burkinabès dans des casernes à Abidjan, la capitale économique du pays.

Les corps de trois Burkinabès fusillés ont été retrouvés vendredi, trois jours après l’attaque contre les camps militaires, a-t-il ajouté. Les trois corps ont été identifiés.

Ces trois Burkinabès, considérés comme suspects par les habitants d’un quartier lagunaire d’Abidjan, auraient été tués par des éléments du CECOS, une unité spéciale des forces de police, a précisé le diplomate.

Depuis trois ans, la Côte d’Ivoire est divisée entre un nord sous contrôle des rebelles et un sud aux mains des forces gouvernementale. Le gouvernement burkinabé, ainsi que l’importante communauté des travailleurs migrants burkinabès vivant dans le pays ont souvent été accusés de soutenir les rebelles.

« Ce n’est pas un phénomène nouveau. Il est depuis longtemps établi que les Burkinabés sont ciblés après une attaque », a déclaré un autre diplomate, évoquant les arrestations et les fusillades.

« Le degré de xénophobie augmente ; il suffit de peu pour que l’un de nos ressortissants se fasse arrêter ».

Selon lui, les deux autres corps retrouvés ces derniers jours n’ont pas encore été identifiés.

L’armée ivoirienne s’est refusée à faire tout commentaire.

Le gouvernement et l’armée n’ont pour l’instant fourni aucune explication sur les circonstances de l’attaque du 2 janvier au cours de laquelle des hommes armés non identifiés ont pris d’assaut deux camps militaires situés dans les faubourgs Est d’Abidjan, tuant 10 personnes.

L’armée ivoirienne a démenti qu’il s’agissait d’une mutinerie, après que des personnes, se faisant passer pour les porte-paroles des soldats mutins, aient revendiqué l’attaque dans des déclarations faites à la presse.

L’armée a indiqué plus tard qu’elle avait arrêté 32 assaillants et la presse a publié des photos de prisonniers nus et ensanglantés.

Mais, s’appuyant sur des témoignages de certains habitants, la presse a indiqué que parmi les personnes arrêtées il y avait des jardiniers, des menuisiers ou des agents de sécurité qui se trouvaient à proximité du camp le jour de l’attaque.

Plusieurs sources ont affirmé que l’un des assaillants tués le jour de l’attaque était un agent de sécurité arborant un T-shirt du parti principal d’opposition, le Rassemblement des républicains (RDR).

« Cet homme était innocent », a déclaré à IRIN Amadou Coulibaly, le porte-parole du RDR. « Il a été arrêté à un barrage alors qu’il se rendait au travail, et exécuté sommairement par les militaires ».

Les travailleurs migrants de pays voisins comme le Burkina Faso et le Mali constituent près de 26 pour cent de la population en Côte d’Ivoire. Beaucoup d’immigrants se plaignent de l’intimidation et du racket auxquels se livrent les forces de sécurité, et les rebelles au nord du pays affirment que les étrangers et les ivoiriens nés de parents immigrés sont souvent traités comme des citoyens de seconde classe.

Plusieurs journaux ont rapporté la semaine dernière que les corps de deux Burkinabès non identifiés avaient été brûlés à un point de contrôle à la périphérie de la ville. Selon la presse, l’une des victimes a été tuée par un soldat et l’autre battue à mort par la foule.

« Malheureusement, il y a une impunité totale en Côte d’Ivoire », a déclaré Amourlaye Touré, du Mouvement ivoirien des les droits de l’homme. « Il est de plus en plus difficile de rassembler des preuves car de plus en plus de personnes refusent de témoigner. De toute manière, il n’y a pratiquement aucun suivi ».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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