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Charles Konan Banny s'installe officiellement dans le fauteuil du nouveau Premier ministre

Charles Konan Banny a officiellement été investi dans ses fonctions de nouveau Premier ministre de la transition en Côte d’Ivoire, mais il n’aura que 11 mois pour restaurer la paix et réunifier un pays divisé en deux par la guerre civile.

La passation de charges entre M. Banny et son prédécesseur Seydou Diarra s’est déroulée au cours d’une cérémonie spéciale à Abidjan, la capitale. La presse a été tenue à l’écart de l’événement et aucun communiqué n’a été publié à l’issue de la cérémonie.

M. Diarra a dirigé le précédent gouvernement de réconciliation nationale, mais il n’a pu mettre fin au conflit qui secoue depuis trois ans la Côte d’Ivoire. Depuis septembre 2002, le pays est divisé entre une région nord, occupée par les forces rebelles, et une région sud contrôlée par les forces gouvernementales.

Le nouveau Premier ministre hérite donc d’une situation politique caractérisée par le blocage du processus de paix. Il devra sans tarder mettre en œuvre le programme de désarmement plusieurs fois reporté, résoudre le délicat problème de la nationalité et organiser les élections présidentielles avant le 26 octobre 2006.

Face à l’intransigeance des protagonistes de la crise ivoirienne, les élections censées se tenir le 30 octobre n’ont pas eu lieu. Le Conseil de sécurité des Nations unies avait alors fait adopter une résolution spéciale prorogeant de 12 mois maximum le mandat du président Laurent Gbagbo.

Selon les termes de la résolution 1633 du Conseil de sécurité, M. Banny devra disposer des « pleins pouvoirs sur son cabinet gouvernemental ». Il sera aidé dans sa tâche par un groupe de travail international (GTI) qui informera le Conseil de l’évolution de la situation.

Mardi dernier, le GTI a tenu sa deuxième réunion mensuelle co-présidée par l’envoyé spécial des Nations unies en Côte d’Ivoire Pierre Schori et le ministre nigérian des Affaires étrangères Oluyemi Adeniji. Le communiqué final lu à l’issue de cette réunion dresse un calendrier des préparatifs des prochaines élections, mais ce dernier devra d’abord être approuvé par M. Banny avant d’être rendu public.

Et pour couper court aux informations contradictoires parues dans la presse locale à propos du cadre dans lequel s’inscrit le mandat de M. Banny – la Constitution ou la résolution 1633 du Conseil de sécurité -, M. Schori a réaffirmé la primauté de la résolution de l’ONU sur la Constitution.

« La résolution prime sur les lois nationales compte tenu de son caractère obligatoire pour toutes les parties concernées », a expliqué M. Schori.

La première tâche à laquelle M. Banny devra s’atteler, avant l’organisation des élections, est la constitution d’une commission électorale nationale. Le mois dernier, la Cour suprême avait invalidée l’élection du président de la commission au motif que plusieurs membres avaient injustement été interdits de vote.

Cette dispute reflète bien les dissensions qui existent entre les membres du parti au pouvoir, le FPI (Front populaire ivoirien), dont certains ont été interdits de vote, et l’opposition non armée, qui a pris le contrôle de la commission en faisant élire un président issu des rangs du principal parti d’opposition, le PDCI (Parti démocratique de la Côte d’Ivoire).

Dans son communiqué, le GTI a indiqué que l’envoyé spécial des Nations unies pour les élections en Côte d’Ivoire, Antonio Monteiro, déciderait de la suite à donner à ce problème, après avoir consulté le nouveau Premier ministre.

Le GTI a également indiqué que les ministres du gouvernement pourraient être amenés à légiférer, étant donné que le mandat des députés de l’Assemblée nationale expire les 16 décembre.

C’est dans ce nouveau contexte politique qu’Alassane Outtara, leader du Rassemblement des républicains (RDR), autre grand parti de l’opposition, a été accueilli par une foule de militants en liesse à son arrivée en Côte d’Ivoire où il n’était pas revenu depuis 2002.

Ancien Premier ministre de la Côte d’Ivoire, M. Ouattara s’était enfui d’Abidjan avec son épouse grâce à l’aide des forces spéciales françaises, dès le déclenchement de la crise, après l’attaque de leur domicile par des éléments des forces de sécurité ivoiriennes. Depuis, il vivait en exil volontaire à Paris.

M. Ouattara, qui séjournera une semaine en Côte d’Ivoire pour assister aux obsèques de sa mère, n’a fait aucune déclaration politique.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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