« Ils risquent de devenir des personnes déplacées [à l’intérieur de leur pays] », a déclaré mardi à Nairobi, Dennis McNamara, directeur de la Division pour les personnes déplacées des inter-agences des Nations unies, avant le lancement du Processus d’appel consolidé (CAP) de 154 millions de dollars américains en faveur de la région des Grands Lacs.
Selon lui, il n’y a actuellement que trois millions de réfugiés en Afrique – mais plus de 11 millions de déplacés en République démocratique du Congo (RDC), Ouganda et Soudan.
Et ce nombre pourrait augmenter dans ces pays et dans bien d’autres, a-t-il expliqué. Quelque 100 000 réfugiés des camps de Tanzanie sont retournés au Burundi et une première vague de 155 000 Congolais a commencé à rentrer en RDC sans bénéficier de l’aide nécessaire à leur réinsertion.
Au Burundi, en République Centrafricaine et en DRC, l’absence de services sociaux de base, l’insécurité persistante et le niveau élevé de la criminalité ne permettent pas à l’Etat de gérer le retour des réfugiés, a déploré en juin le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires en charge des populations vulnérables dans la région des Grands Lacs.
Les déplacés rencontrent les mêmes difficultés que les réfugiés, lorsqu’ils décident de retourner dans leurs communautés, a indiqué M. McNamara. Quelque trois millions de déplacés en Angola, Burundi, Liberia et Sud Soudan ont été rapatriés l’année dernière.
« L’un des problèmes auxquels ils sont confrontés est celui de la terre », a expliqué M. McNamara. « Pendant la guerre civile du Burundi, les gens se sont approprié des terres lorsque les propriétaires ont fui le pays. Aujourd’hui, ces derniers reviennent chez eux, mais des conflits pourraient éclater s’ils tentaient de récupérer leurs biens ».
L’Etat doit prendre ses responsabilités, a-t-il ajouté. « Les gouvernements doivent enregistrer correctement les titres fonciers et trouver un moyen pour résoudre rapidement et efficacement les conflits ».
Selon M. McNamara, la communauté internationale doit pousser les gouvernements à assumer leurs responsabilités.
« Les efforts de reconstruction ne peuvent être couronnés de succès que si les puissances occidentales et la Banque mondiale s’impliquent", a-t-il ajouté.
Actuellement, les contributions des bailleurs sont insuffisantes pour le financement des projets post-conflits dans les pays de la région, a-t-il expliqué. Jusqu’à présent, moins de la moitié des 134,1 millions de dollars sollicités à l’occasion du CAP pour le Burundi a été versée, et moins de 10 pour cent de la somme destinée aux efforts de reconstruction ont été recueillis.
« L’aide à la reconstruction ne fait aussi plus parti des priorités des bailleurs », a-t-il conclu.
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