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Les Force nouvelles rejettent les propositions d'Olusegun Basanjo

Malgré les efforts déployés par la communauté internationale pour relancer le processus de paix en Côte d’Ivoire, et après deux semaines d’intenses négociations, la rébellion a rejeté cette semaine la liste des premier-ministrables proposée par le président Olusengun Obasanjo.

Agissant pour le compte de la Communauté internationale, Olusegun Obasanjo, le président en exercice de l’Union africaine et chef d’Etat du Nigeria, s’efforce de trouver un nouveau Premier ministre, acceptable par toutes les parties, pour conduire le pays au désarmement et aux élections présidentielles dans un délai d’un an maximum.

Mais au cours de l’entretien qu’elles ont eu jeudi avec le ministre des Affaires étrangères du Nigeria, Oluyemi Adeniji, les Forces nouvelles ont rejeté les quatre noms proposés par la médiation nigériane, arguant que leur leader et candidat favori ne figurait pas sur la liste des candidats retenus.

« Nous sommes surpris de voir que le nom de notre candidat ne figure plus sur la liste”, a déclaré à IRIN Sidiki Konaté, le porte-parole du mouvement rebelle. « Nous rejetons cette procédure. Ils ne peuvent pas nous exclure. Nous sommes un acteur incontournable de la crise ».

La nomination d’un nouveau Premier ministre est une étape cruciale dans la résolution de la crise ivoirienne opposant depuis trois ans les forces rebelles, qui contrôlent le nord du pays, au gouvernement du président Gbagbo, installé dans la moitié sud du pays divisé en deux.

Les échéances fixées par les différents accords de paix signés par les protagonistes n’ont jamais été respectées, et l’élection présidentielle qui devait se tenir le 29 octobre, n’a pas eu lieu en raison de l’échec du processus de désarmement.

Et lors du report du scrutin, le Conseil de sécurité des Nations unies a recommandé une prorogation du mandat de M. Gbagbo de 12 mois et la nomination d’un Premier ministre, acceptable par toutes les parties et doté de tous les pouvoirs de l’exécutif.

Guillaume Soro, le leader des Forces nouvelles qui avaient exigé le départ de M. Gbagbo à la fin de son mandat constitutionnel, a expliqué à plusieurs reprises que, puisque son mouvement contrôlait la moitié du pays, son adjoint ou lui-même représentait la seule candidature acceptable au poste de Premier ministre, si M.Gbagbo était maintenu au pouvoir.

Sur les seize candidats proposés au poste de Premier ministre par l’ensemble des acteurs de la scène politique ivoirienne, le président Obasanjo n’en a retenu quatre. Mercredi dernier, l’émissaire nigérian et ministre des Affaires étrangère Oluyemi Adeniji s’était rendu à Bouaké, fief des rebelles, pour soumettre la nouvelle liste à M. Soro qui l’a catégoriquement rejetée.

Et les forces rebelles ne sont pas les seules à contester la procédure choisie par le président nigérian pour sélectionner les candidats premier-ministrables.

« Nous ne comprenons pas la procédure de sélection utilisée dans la deuxième phase des négociations », a indiqué Alassane Salif Ndiaye, secrétaire général de l’Union pour la paix et la démocratie en Côte d’Ivoire (UDPCI), un parti d’opposition. « Nous ne comprenons pas comment des représentants de la société civile peuvent faire partie des candidats favoris ».

Bien que le choix de la plupart des partis portait sur des acteurs politiques de premier plan, M. Obasanjo – connu dans le milieu diplomatique pour ses décisions très mesurées – a proposé des personnalités de la société civile moins connues.

Le banquier Tiémoko Yade, candidat du Rassemblement des républicains (RDR), un parti d’opposition, figure sur la liste de M. Obasanjo, comme le général Ouassenan Koné, un ancien ministre qui aurait été impliqué dans les violences interethniques des années 1960 et dont la candidature est soutenue par le Parti démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI).

Le technocrate très discret, Coulibaly Gervais, que l’on dit proche du Front populaire ivoirien (FPI) de M. Gbagbo, fait aussi partie des quatre personnes retenues par le président nigérian, ainsi que Jacqueline Oble, favorite de M. Gbagbo et ancienne ministre de la Justice, proche elle aussi du FPI.

Face à la réaction des rebelles, M. Adeniji a déclaré à la presse que la candidature de M. Soro n’était pas totalement écartée.

« M. Guillaume Soro fait partie des 16 candidats proposés. « Mais tous ne peuvent pas être Premier ministre. Nous devons en choisir un. Nous continuons de travailler car la liste n’est pas définitive. Pour l’instant, nous avons un document de travail ».

Les négociations sont ardues car selon la résolution 1633 des Nations unies, le nouveau Premier ministre doit disposer de tous les pouvoirs sur le gouvernement et l’armée.

Toutefois, il reste à déterminer si le nouveau chef du gouvernement doit être nommé par M. Gbagbo ou par une résolution de la communauté internationale, a confié à IRIN le porte-parole d’un des principaux partis de l’opposition, sous couvert de l’anonymat.

« De nombreux points n’ont pas été précisés dans la résolution et nous devons tirer au clair ces affaires avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il ajouté.

« Les rebelles et l’opposition ne veulent pas que M. Gbagbo nomme le nouveau Premier ministre et ils essaient d’en persuader M. Obasanjo ».



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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