Il revient au Conseil de sécurité de décider si les conclusions des experts rendues public mercredi, contreviennent à l’embargo sur les armes instauré il y a un an.
La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao et il semble probable que le gouvernement, qui contrôle encore une grande partie des régions cacaoyères depuis la rébellion qui a coupé le pays en deux, en 2002, se serve des revenus du cacao pour acheter des armes interdites.
« Le cacao joue un rôle important dans le financement de l’effort d’armement du gouvernement », a souligné le rapport.
Dans le Nord du pays, les rebelles des Forces nouvelles ont été réticents à autoriser les experts à accéder aux mines de diamant sous leur contrôle et n’ont pas produit l’inventaire de leurs armes, comme l’avait exigé l’ONU en novembre dernier.
« Le groupe estime que la production illégale de diamants offre des revenus importants aux Forces nouvelles… mais personne ne sait quel usage est fait de cet argent », a noté le rapport.
Les experts ont recommandé au gouvernement ivoirien de procéder à un audit de la production cacao d’ici le mois de mai – une demande formulée à maintes reprises par l’Union européen et la Banque mondiale, mais restée sans réponse – et exigé des rebelles qu’ils fournissent l’inventaire de leurs armes.
L’ONU a imposé un embargo sur les armes en Côte d’Ivoire en novembre 2004, immédiatement après l’attaque aérienne que le gouvernement avait mené sur des positions rebelles et une base militaire française. Cette attaque violait le cessez-le-feu négocié dans le cadre de l’accord de paix de janvier 2003.
Mais le texte de la résolution de l’ONU, à l’origine cet embargo, contenait plusieurs zones d’ombre, selon les experts.
Le Conseil de sécurité doit préciser si la tentative du gouvernement ivoirien de reconstituer sa force aérienne décimée par l’attaque menée en représailles par l’armée française viole l’embargo.
Selon le rapport, depuis novembre 2004, le gouvernement ivoirien, assisté de techniciens biélorusses et ukrainiens « tente de réparer, de maintenir et de reconstituer » sa force aérienne, sachant que « la force aérienne donne au gouvernement un avantage militaire sur les Forces nouvelles ».
Le rapport a également indiqué que le gouvernement pourrait violer les restrictions onusiennes et lancer une nouvelle attaque aérienne s’il estimait que ses zones qu’il contrôle sont menacées.
L’inspection des ports, des aéroports et des frontières de la Côte d’Ivoire n’a mis en évidence aucune violation de l’embargo sur les armes à feu, mais selon le rapport, le gouvernement ivoirien avait constitué une réserve d’armes et de munitions avant la mise en place de l’embargo de l’ONU.
Selon le rapport, « depuis l’imposition de l’embargo, le gouvernement a restreint son approvisionnement en armes et en munitions, en raison d’un intense programme de réarmement mené avant l’embargo et d’une utilisation limitée d’armes à feu et de munitions durant la courte période de conflit armé en 2004 ».
Bien que les rebelles « se soient emparés d’importantes quantités d’armes » en septembre 2002, les Forces nouvelles et le gouvernement cherchent à consolider leurs capacités « d’entraînement, d’entretien et de transport », a déclaré le rapport.
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