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Meutres, tortures et viols restent impunis de part et d'autre de la ligne de front

De nombreuses violations des droits de l’hommes, dont des exécutions sommaires, des arrestations politiques, des actes de tortures et des viols sont commis en Côte d’Ivoire, révèle un rapport des Nations unies (ONU) publié jeudi dernier.

Ce rapport est paru le jour de l’ouverture à New York de la session spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Côte d’Ivoire.

Couvrant une période de trois mois, à compter de juin 2005, le rapport révèle que, dans ce pays autrefois réputé pour sa stabilité et sa réussite économique, la situation des droits de l’homme est alarmante.

« Il y a indéniablement une détérioration de la situation des droits de l’homme car de plus en plus de violations sont constatées », a confié à IRIN le responsable du Bureau des Nations unies pour les droits de l’homme, Simon Munzu. « Ces violations sont encore importantes que cela nous préoccupe ».

Entre fin mai et début juin, les événements ont pris une tournure dramatique dans la région cacaoyère de l’ouest de la Côte d’Ivoire où des affrontements interethniques ont fait près de 70 victimes et des centaines de milliers de déplacés. Des femmes et des enfants figuraient parmi les victimes éventrées et décapitées.
Les tensions n’ayant pas été apaisées, d’autres massacres sont à craindre, a prévenu M. Munzu.
Les violations de droit de l’homme sont commises aussi bien dans la région sud, sous contrôle des forces gouvernementales, que dans la région nord, tenue par les forces rebelles. Ces violations sont également constatées dans la zone de confiance qui séparent le sud et le nord et où patrouillent quelque 10 000 casques bleus et soldats français de l’opération Licorne.

Bien que les forces de maintien de la paix procèdent parfois à quelques arrestations, les criminels interpellés et remis aux autorités locales ou aux forces rebelles sont généralement libérés sans qu’aucune charge ou sanction ne soit retenue contre eux, selon l’ONU.

« Cette situation a contribué à maintenir un sentiment d’impunité totale parmi les criminels et celui d’injustice, d’incompréhension et de méfiance parmi les victimes et dans la population en général », souligne le rapport.

Le Bureau des Nations unies pour les droits de l’homme a recommandé au gouvernement de créer des tribunaux locaux provisoires dans la zone de confiance pour combattre le sentiment d’impunité qui y règne.

Mais la situation dans la région sous contrôle des forces gouvernementales n’est pas meilleure. Fin juillet, un groupe d’homme armés non identifiés ont attaqué le poste de police dans la ville d’Agboville et tué plusieurs éléments des forces de sécurité

Ces actes de violence ont entraîné des vagues d’arrestations politiques, des passages à tabac et des détentions arbitraires, indique le rapport, alors que les exécutions sommaires des cambrioleurs se multiplient dans la capitale Abidjan pour tenter d’enrayer la montée de la criminalité.

Dans les territoires rebelles, la situation des droits de l’homme s’est aussi détériorée. Les personnes suspectées d’être des espions du gouvernement sont exécutées, maintenues en détention prolongée ou torturées par les combattants des Forces nouvelles.

Conformément aux recommandations des nombreux accords de paix signés au cours des trois dernières années, les milliers de miliciens pro-gouvernementaux recensés devaient être désarmés.

Mais le rapport établit un parallèle troublant entre ces miliciens et les chasseurs traditionnels les Dozos qui pullulent dans le nord du pays. Ces deux groupes commettent des violations des droits de l’homme « en toute impunité puisque les enquêtes judiciaires …n’ont jamais abouti ou n’ont jamais été ouvertes ».

La présence de miliciens de part et d’autre de la zone de confiance pourrait « prolonger la crise ivoirienne », prévient le rapport : « C’est à ce niveau que la justice internationale devrait immédiatement se saisir des crimes commis en Côte d’Ivoire ».

Les ivoiriens auraient dû se préparer pour le scrutin du 30 octobre considérée comme des élections devant scellant la paix retrouvée en Côte d’Ivoire. Mais le mois dernier, le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a jugé que cette échéance ne pouvait être respectée en raison de l’intransigeance des parties en conflit.

Les violences sexuelles faites aux femmes et aux jeunes filles, notamment les cas de viols, de mariages forcés et de mutilations génitales sont en hausse, particulièrement dans la localité de Korhogo, au nord de la Côte d’Ivoire.

Et dans les régions pauvres, de plus en plus de femmes mariées s’adonnent à la prostitution pour subvenir à leurs besoins, révèle le rapport.

Par ailleurs, un réseau de trafiquants de jeunes filles a été démantelé dans le pays. Ils utilisaient des intermédiaires qui promettaient des emplois de vendeuses de rue à de jeunes villageoises nigérianes qui, une fois en Côte d’Ivoire, étaient employées comme travailleuses du sexe, explique le rapport.

La Mission des Nations unies a ainsi aidé quatre de ces jeunes filles à regagner le Nigeria.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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