« Dans quelques jours, lorsque [Gbagbo] ne sera plus le président élu…les Forces nouvelles devraient avoir le droit de choisir le Premier ministre”, a écrit Guillaume Soro, le chef des Forces nouvelles dans la lettre, dont une copie a été obtenue par IRIN.
La lettre a été envoyée à la veille de la réunion spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Côte d’Ivoire qui aura lieu à New York.
Dans sa correspondance, M. Soro a vivement critiqué les recommandations faites la semaine dernière au Conseil de sécurité par l’Union africaine (UA), demandant que M. Gbagbo reste en fonction après le 30 octobre, la date officielle de la fin de son mandat de cinq ans.
L’Union africaine et les Nations unies ont reconnu que les élections, qui auraient dû marquer la fin d’une série d’accords de paix qui ont tous échoué, ne pourront avoir lieu car ni les rebelles ni les milices pro-gouvernementales ont rendu leurs armes, comme le prévoyait les accords.
M. Soro, le chef des rebelles a également rejeté la proposition de l’UA demandant que M. Gbagbo choisisse un nouveau premier ministre satisfaisant toutes les parties signataires des accords de paix, et qui serait doté de pouvoir plus étendus pour organiser dans les 12 prochains mois les élections présidentielles qui ont été reportées.
Les Forces nouvelles suggère plutôt de nommer le prochain premier ministre, qui, affirment-ils, devrait hériter de tous les pouvoirs exécutifs de Gbagbo à la fin du mois.
« La seule solution possible est que le nouveau premier ministre assumera toutes les fonctions exécutives à partir de la date du 30 octobre lorsque Laurent Gbagbo ne sera plus le président constitutionnellement élu de Cote d’Ivoire », a écrit M. Soro.
La proposition de l’UA de maintenir M. Gbagbo dans ses fonctions et de nommer un premier ministre aux prérogatives plus étendues sera débattue jeudi, lors du Conseil de sécurité de l’ONU. Pour éviter le chaos dans le pays, le Conseil envisage également d’augmenter les effectifs des 6 000 casques bleus actuellement déployés en Cote d’ Ivoire.
M. Soro, un ancien dirigeant du mouvement étudiant devenu chef de fil de l’insurrection rebelle a également dénoncé le rôle joué par l’Afrique du Sud en tant que médiateur de l’UA dans les dernières propositions et a déclaré que des réformes constitutionnelles devraient être mises en place avant que les quelque 40 000 combattants rebelles ne désarment.
Les rebelles veulent que la question des lois sur la nationalité, qui, disent-ils, empêchent beaucoup de personnes vivant dans le nord de la Côte d’Ivoire d’obtenir la nationalité ivoirienne, soit résolue avant qu’ils ne se conforment à l’accord de paix de janvier 2003 et ne rendent leurs armes.
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