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Une Cour de justice belge demande l’extradition de l’ancien président tchadien

Une Cour de justice belge a lancé jeudi un mandat d’arrêt international et une demande d’extradition à l’encontre de l’ancien président tchadien, Hissène Habré, accusé de torture et d’autres atrocités commises durant les huit années de sa présidence.

M. Habré, qui vit en exil au Sénégal, est poursuivi selon la loi belge de « compétence universelle » qui permet à une Cour de poursuivre n’importe où dans le monde quelqu’un qui a commis des crimes contre l’humanité.

M. Habré a été président du Tchad de 1982 à 1990, année pendant laquelle il a été renversé par un coup d’Etat perpétré par Idriss Deby, le président actuel. En 1992, une commission vérité a accusé l’administration Habré d’être responsable de quelque 40 000 cas de meurtre et de torture politique.

« Cette décision est une étape supplémentaire assurant que ceux qui ont commis ce genre de crimes ne puissent plus se réfugier dans des sanctuaires », a déclaré jeudi James Dyson, le porte parole d’Amnesty International depuis Londres. « Nous demandons au Sénégal de l’extrader immédiatement ».

En 2000, une Cour de justice sénégalaise avait reconnu Habré coupable de crimes contre l’humanité ; mais l’année suivante, la Cour de cassation avait décidé qu’Habré ne pouvait être jugé au Sénégal pour des crimes supposés perpétrés dans un autre pays.

Des Tchadiens vivant en Belgique ont intenté une action en justice contre M. Habré en 2001.

Reed Brody de Human Rights Watch’s, qui a travaillé avec des groupes de victimes tchadiennes pendant des années, a déclaré que la décision permettrait aux victimes de bénéficier d’un traitement plus équitable.

« Les crimes de M. Habré sont sérieux et bien documentés » a affirmé M. Brody dans une déclaration. « Les gouvernements du Tchad et du Sénégal sont favorables à l’extradition de M. Habré. La justice, que les victimes n’ont pu avoir nulle part, leur sera rendue finalement ».

Cette année, des groupes tchadiens de défense des droits de l’homme avaient accueilli avec prudence la décision du gouvernement Deby de limoger certains membres du régime Habré qui occupaient des fonctions au sein de l’administration actuelle. Selon HRW, 30 personnes suspectées de torture et d’autres crimes y sont encore en activité.

Le groupe a déclaré qu’il souhaitait l’éviction de tous les officiers de l’ère Habré et la traduction en justice de ceux suspectés de crimes contre l’humanité.

Souleymane Guengueng, qui a passé cinq années en prison pour des motifs politiques sous le régime Habré est à la tête du groupe de défense des droits des victimes. Il s’est déclaré ravi de l’annonce de la Cour belge, ajoutant qu’il était convaincu que le président sénégalais Abdoulaye Wade répondrait favorablement à cette demande d’extradition.

« Lorsque j’entends parler de l’accusation contre Habré, je suis déjà a moiti guéri. Je ne serai guéri à 100 pour cent que lorsqu’il sera dans sa cellule, en prison, comme nous l’avons été ».


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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