1. Accueil
  2. West Africa
  3. Niger

L'ONU dément la fin de l'aide alimentaire et l'OMS envoie des médicaments antipaludéens

Les agences des Nations unies (ONU) ne couperont pas l’aide alimentaire aux personnes les plus exposées à la famine qui sévit au Niger, mais elles envisagent de cesser dès le mois prochain les distributions gratuites de nourriture afin de protéger les ressources des familles qu’elles comptent aider, ont déclaré lundi des représentants de l’ONU.

Et pour faire face aux conséquences de la crise alimentaire du Niger, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a envoyé au Niger des équipes sanitaires et des médicaments pour lutter contre le paludisme, à une période de l’année propice à la propagation de cette maladie mortelle.

Les jeunes enfants étant les plus vulnérables à cette maladie, l’OMS a annoncé qu’elle envoyait 100 000 traitements antipaludéens au Niger.

Lundi dernier, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a démenti catégoriquement les informations selon lesquelles l’aide alimentaire aux affamés du pays cesserait à la mi-octobre.

Le représentant du PNUD au Niger, Michele Falavigna, a indiqué lors d’une conférence de presse qu’il entendait éclaircir certaines informations laissant penser que les Nations unies mettraient fin a sa campagne de distribution d’aide alimentaire au Niger alors que de nombreux nigériens en ont encore besoin.

« Je peux vous assurer que, au contraire, les Nations unies poursuivent leur programme d’aide alimentaire”, a déclaré M. Falavigna depuis la capitale Niamey.

M. Falavigna réagissait à des informations diffusées la semaine dernière et qui faisaient état de critiques formulées par l’association médicale internationale Médecins sans frontières au sujet du projet de l’ONU de mettre fin à la distribution gratuite de nourriture pendant la période des récoltes en octobre. Une telle décision éviterait une déstabilisation des prix des denrées alimentaires qui serait alors préjudiciable à beaucoup de personnes.

Très critique vis-à-vis de l’action humanitaire des Nations unies au Niger, MSF a fait part de ses préoccupations lorsque le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a démarré la deuxième campagne de distribution d’aide alimentaire en mettant fin à la distribution systématique et gratuite de nourriture et en ciblant des groupes plus restreints de personnes considérées comme particulièrement vulnérables.

Ayant élaboré cette campagne avec le gouvernement et d’autres partenaires, le PAM envisageait déjà de mettre un terme à la distribution de vivres pendant la période des récoltes afin de ne pas affecter un marché des céréales déjà très sensible.

« Nous ne pouvons pas créer une situation dans laquelle les personnes les plus pauvres – celles-là même que nous essayons d’aider – se retrouvent avec des récoltes qui n’ont aucune valeur commerciale », a déclaré mardi à Niamey Marcus Prior, le porte-parole du PAM pour l’Afrique de l’ouest.

« Ces paysans doivent être en mesure de gagner suffisamment d’argent pour subvenir aux besoins de leur familles. Il est absolument essentiel qu’ils puissent vendre leurs récoltes ».

L’agence de l’ONU a donc tenu à préciser qu’elle n’envisageait pas un instant de couper les vivres aux personnes affamées.

Le PAM a récemment lancé à sa deuxième campagne de distribution d’aide alimentaire destinée à quelque 1,7 millions de personnes considérées comme extrêmement vulnérables. Cette campagne cible les familles qui, contrairement aux prévisions de cette année, ont eu une mauvaise récolte, les familles ayant hypothéqué leurs récoltes et les éleveurs ayant perdu leur bétail.

Selon Seidou Bakari, le coordinateur de la cellule de crise alimentaire au Niger, le gouvernement craint que la campagne de distribution gratuite de nourriture n’ait de graves répercussions sur le prix des céréales, si elle n’est pas arrêtée à temps.

Toutefois, M. Bakari s’est dit convaincu que l’ONU et le gouvernement collaborent étroitement pour assurer une bonne distribution de l’aide alimentaire.

« Après tout, nous prenons ces décisions ensemble », a déclaré M. Bakari qui a par ailleurs ajouté qu’un groupe d’experts comprenant des représentants du gouvernement, de l’ONU, des ONG partenaires et des bailleurs de fonds se réunira le 21 septembre. La question de la campagne de distribution de vivres sera abordée au cours de cette réunion.

Le représentant du PNUD au Niger, M. Falavigna, a indiqué à la presse que le PNUD n’avait reçu à ce jour que 50 pour cent des 80 millions demandés aux bailleurs de fonds pour mener à bien son programme d’aide humanitaire destiné au Niger.

Quant à l’OMS, elle a expliqué que les 100 000 traitements antipaludéens venaient en complément des 50 000 moustiquaires imprégnées offertes par les Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et distribuées par l’OMS.

En temps normal, près de 50 pour cent des décès chez les enfants de moins de cinq ans sont dus au paludisme, a indiqué l’agence dans un rapport.

« Pour la santé des enfants nigériens, le paludisme représente une menace tout aussi importante que la faim», a indiqué Fatoumata Nafo-Traoré, directrice du service chargé de la lutte contre le paludisme à l’OMS, dans sa déclaration. « Nous espérons que nos actions permettront au pays de passer ce cap difficile sans que cette maladie, qu’on peut prévenir et guérir, ne fasse trop de jeunes victimes ».

Le Dr Ousmane Ibrahim, coordonnateur du programme Paludisme au Niger, a confié à IRIN que le ministère de la santé surveillait de très près la situation du paludisme dans le centre et le centre-ouest, les régions les « plus affectées par la malnutrition ».

Si les pluies abondantes sont un gage de bonne récolte dans le pays, elles contribuent aussi à la propagation du paludisme.

Selon Ibrahim, les mesures prises par le gouvernement et par les partenaires internationaux ont déjà permis de juguler la maladie, mais, a-t-il ajouté, « nous devons rester vigilants et poursuivre nos actions jusqu’au mois de novembre, lorsque les eaux stagnantes des pluies auront disparues ».


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join