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Limogeage de six fonctionnaires ayant servi sous le régime de l'ex-président Hissène Habré

Les associations de défense des droits de l’homme espèrent que le limogeage, par les autorités tchadiennes de six fonctionnaires accusés de torture et de meurtre politiques sous le régime de l’ancien président Hissène Habré constitue une première étape dans le processus de réparation des graves erreurs du passé.

Human Rights Watch et des groupes tchadiens de défense de droits de l’homme – qui exigeaient depuis près de 15 ans le limogeage, l’arrestation et la condamnation de certains fonctionnaires ayant servi sous le régime de M. Habré – ont indiqué que ces limogeages étaient une première étape importante.

M. Habré avait occupé les fonctions de président de la république du Tchad de 1982 à 1990, avant d’être renversé par un coup d’Etat organisé par l’actuel président, Idriss Déby. En 1992, la Commission vérité avait accusé M. Habré d’être responsable de quelque 40 000 cas de meurtre et de torture politiques.

Selon Human Rights Watch, au moins 35 fonctionnaires qui ont servi sous l’ancien régime occupent encore différents postes au sien de l’administration du président Déby – y compris dans l’armée et les forces de sécurité. Tous devraient être traduits en justice.

Un représentant du gouvernement tchadien a confié à IRIN que ces fonctionnaires avaient été limogés à la suite d’une décision administrative, mais il n’a pas précisé les raisons pour lesquelles cette décision avait été prise maintenant.

Toutefois, il a indiqué que M. Déby avait récemment abordé le sujet au cours de rencontres ministérielles, et qu’il avait fait part de son intention de limoger certains fonctionnaires ayant servi sous le régime de M. Habré.

Le gouvernement de M. Déby a suscité cette année une vague de mécontentement dans le pays en faisant adopter par référendum un amendement de la constitution, autorisant le président à briguer un troisième mandat aux élections de 2006. Le gouvernement a également été vivement critiqué pour s’en être pris à la presse.

Les associations de défense des droits de l’homme espèrent que le limogeage par le gouvernement de quelques hommes du régime de M. Habré est le signe d’une réelle volonté des autorités actuelles de poursuivre les auteurs de crimes et de rendre justice aux victimes. Ces associations se battent également pour qu’une loi soit votée afin d’indemniser les personnes victimes d’arrestation et de torture politiques.

« Il faut en faire plus. Ces gens doivent être poursuivis et les victimes doivent être indemnisées par le gouvernement », a déclaré, depuis New York, M. Reed Brody de Human Rights Watch, lors d’un entretien téléphonique.

C’est la première application par le gouvernement tchadien des recommandations faites par la Commission vérité, il y a 13 ans.

M. Souleymane Guengueng, militant tchadien des droits de l’homme ayant lui-même passé cinq années en prison, s’est déclaré très satisfait du limogeage des six fonctionnaires. Il a également indiqué qu’il espérait que la purge des fonctionnaires ayant servi sous Habré se poursuivrait et que ceux-ci seraient traduits en justice.

« Ce n’est qu’un début », a-t-il lancé.

Pour M. Guengueng, son seul crime avait été de soutenir l’opposition tchadienne. L’arrestation et la condamnation de ceux qui ont torturé et maltraité des civils sous le régime Habré sont très importantes pour aider les victimes à panser leurs blessures.

Ce n’est que lorsque les coupables reconnaissent leurs forfaits et qu’ils sont condamnés pour leurs crimes que les victimes peuvent pardonner, a-t-il expliqué.

« Personne ne peut pardonner mon tortionnaire à ma place. Pas même le président. Il ne peut pas imaginer ce que j’ai souffert ».


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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