Malam Mane, le président de la commission électorale, a confirmé les résultats provisoires, qui donnaient M. Vieira vainqueur avec 52 pour cent des voix, à la suite du scrutin du 24 juillet. Selon ces mêmes résultats, Malam Bacai Sanha, le candidat du parti au pouvoir, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) a terminé deuxième, avec 48 pour cent des suffrages.
« Avec ces résultats, M. Vieira est élu président de la Guinée-Bissau », a déclaré M. Mane, tandis que des soldats, envoyés en renfort, montaient la garde devant le siège de la commission, armés de Kalachnikovs et de lance-grenades.
La présidentielle devait marquer le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau, petit pays d’Afrique de l’Ouest, après la guerre civile de 1998-1999, qui avait été suivie de plusieurs années d’instabilité politique et de chaos administratif.
Mais cette procédure ne s’est pas déroulée sans anicroche.
L’annonce des résultats finaux du scrutin, qui devait avoir lieu la semaine dernière, avait été reportée après la plainte déposée par le parti de M. Bacai Sanha, qui criait à la manipulation et exigeait un nouveau décompte des voix à Bissau, la capitale, et dans plusieurs districts, à l’est et à l’ouest.
Les observateurs internationaux, venus nombreux pour surveiller le déroulement de la présidentielle, avaient déclaré, immédiatement après le second tour, que le scrutin avait été « libre et juste ».
De même, mardi dernier, la commission électorale avait conclu que les quelques irrégularités relevées ne pouvaient pas avoir eu d’impact significatif sur les résultats finaux.
Malgré tout, M. Bacai Sanha est resté sceptique face à ces arguments et a déclaré qu’il n’accepterait pas les résultats.
« Nous allons contester ces résultats devant la Cour suprême », a-t-il déclaré mardi dernier lors d’une conférence de presse, à la suite de l’annonce officielle de la décision de la commission.
Selon la loi électorale bisssau-guinéenne, la cour doit statuer dans un délai de 48 heures après le dépôt de la plainte.
Dans la capitale, l’atmosphère était tendue mercredi. Les habitants se souviennent encore de l’incident qui s’est déroulé il y a deux semaines, à la suite de l’annonce des résultats provisoires : les sympathisants des deux candidats s’étaient jeté des bouteilles et des pierres, contraignant la police à intervenir.
M. Vieira avait pris le pouvoir à la suite du coup d’Etat de 1980 et avait remporté les premières élections multipartites de son pays, en 1994, avant d’être destitué en 1999. Il a appelé le peuple de la Guinée-Bissau (1,3 millions d’habitants) à s’unir.
« Nous devons tourner la page [...] et regarder vers l’avenir », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue mercredi soir. « A partir de maintenant, il n’y a plus de sympathisants de Nino, ni de partisans de Bacai Sanha. Le vrai vainqueur de ces élections, c’est le peuple de Guinée-Bissau ».
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