Les négociations de dernière minute engagées ce week-end entre Philippe Mangou, chef d’état-major de l’armée ivoirienne, et le chef rebelle Soumaila Bakayoko n’ont pas abouti.
Le principal différend porte sur les réformes promulguées par décret le 15 juillet par président Laurent Gbagbo, selon Antoine Beugre, le porte-parole des rebelles. Toutefois, d’autres problèmes doivent être résolus avant le début du désarmement, a-t-il expliqué.
« Rien n’a été fait », a déclaré M. Beugre par téléphone. « Il n’y a pas eu de processus d’identification, il n’y a pas eu de désarmement des milices pro-gouvernementales, mais surtout, les réformes promulguées ne sont pas conformes aux accords de Marcoussis [signés en 2003 sous l’égide de la France] ».
Selon les rebelles, ces réformes, qui n’ont pas été approuvées par l’Assemblée, limiteraient le nombre de personnes autorisées à voter aux élections d’octobre et restreindraient les pouvoirs de la Commission électorale indépendante, qui ne serait plus en mesure de superviser efficacement le scrutin.
Les Forces nouvelles ont demandé aux médiateurs sud-africains d’intervenir. En attendant, elles refusent d’entamer le processus de désarmement.
Au début du mois dernier, les commandants militaires des deux camps étaient convenus de procéder au pré-regroupement de dizaines de milliers de combattants dans des sites de cantonnement préalablement choisis, le 31 juillet.
Une fois rassemblés dans ces camps, les combattants devaient restituer leurs armes aux forces de maintien de la paix des Nations unies entre le 26 septembre et le 3 octobre.
M. Bakayoko n’a fait aucun commentaire à la presse à l’issue des négociations de ce week-end. En revanche, son homologue Philippe Mangou a déclaré que le processus de désarmement avait été reporté une nouvelle fois en raison de problèmes politiques.
« Chaque camp a choisi ses sites [de cantonnement], nous avons fixé tous les détails techniques, mais malheureusement, les Forces nouvelles se déclarent insatisfaites des lois », a déclaré M. Mangou.
« Donc, nous attendons que les médiateurs parviennent à une décision », a-t-il poursuivi, en faisant allusion au président sud-africain Thabo Mbeki, qui avait contribué à relancer le processus de paix.
Les réformes politiques figurent parmi les exigences principales du mouvement rebelle, qui contrôle le nord de la Côte d’Ivoire depuis le coup d’Etat avorté de septembre 2002, fomenté contre le président Gbagbo. Sept réformes sont actuellement à l’étude. Elles concernent notamment les lois sur la Commission électorale nationale et la nationalité.
Selon M. Beugre, les nouvelles lois sur la nationalité et la Commission électorale ne sont pas conformes aux accords de Marcoussis.
« Nous avons écrit à [M. Mbeki] à ce sujet il y a quelques semaines et nous attendons toujours une réponse. Tant que nous n’aurons pas de réponse, il n’y aura pas de désarmement », a affirmé M. Beugre.
L’armée ivoirienne n’a fait aucun commentaire.
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions