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Forces rebelles et opposition attendent la mise en place effective des réformes politiques

Le président Laurent Gbagbo a annoncé le week-end dernier qu’il avait promulgué par décret une série de réformes politiques exigées avant le désarmement des forces rebelles contrôlant le nord de la Côte d’Ivoire.
Les forces rebelles et les partis de l’opposition parlementaire qui espéraient voir ces reformes votées par l’Assemblée nationale, ont accueilli cette décision du président avec beaucoup de prudence, indiquant qu’ils ne se prononceraient qu’après publication au journal officiel du texte des reformes constitutionnelles.

Vendredi dernier, Gbagbo a annoncé à la télévision ivoirienne qu’il avait fait usage des pouvoirs exceptionnels que lui confère l’article 48 de la Constitution pour faire adopter les reformes décidées fin juin, avec les forces rebelles et les leaders de l’opposition, lors du sommet de Pretoria, la capitale sud-africaine.

Ces réformes concernent notamment la composition et les pouvoirs dévolus à la Commission électorale indépendante chargée d’organiser les élections présidentielles du 30 octobre prochain, le code de la nationalité, l’identification des personnes et le séjour des ressortissants des autres pays d’Afrique de l’ouest en Côte d’Ivoire, le financement des partis politiques et la création d’une commission nationale des droits de l’homme.

L’accord de Pretoria II conclu sous l’égide du président sud-africain et médiateur de l’Union africaine (UA), Thabo Mbeki, prévoyait l’adoption de toutes ces reformes et leur inscription dans la Constitution, d’ici le 15 juillet.

Mais Amadou Koné, proche collaborateur du leader du mouvement rebelle des Forces nouvelles, Guillaume Soro, a fait savoir lundi que son mouvement attendait la mise en œuvre effective de ces décisions.

“Nous attendons de voir” a-t-il déclaré depuis Bouaké, le fief de la rébellion. “Nous accueillons premièrement avec satisfaction le discours du président car il dénote une certaine volonté de mettre en oeuvre les accords que nous avons signés. Mais nous restons très prudents parce que nous attendons tous de voir les décisions qui ont été prises.”

Les leaders de l’opposition parlementaire ont affirmé qu’ils étaient déçus que les réformes n’aient pas été soumises à l’Assemblée nationale pour y être débattues et approuvées conformément aux procédures habituelles.

Alphonse Djédjé Mady, président du G7, la coalition de l’opposition qui regroupe le mouvement rebelle des Forces nouvelles et les quatre principaux partis de l’opposition parlementaire, a accusé le Front populaire ivoirien (FPI) de Gbagbo d’avoir, à plusieurs reprises, bloqué l’adoption des nouvelles mesures par l’Assemblée nationale.

Le Directoire du G7 “regrette que tous les blocages aient fait perdre du temps à la Côte d’Ivoire, mis à mal le processus de réconciliation nationale et électoral, faisant ainsi perdurer la souffrance des populations” a-t-il déclaré.

Si les rebelles reconnaissent enfin que Gbagbo a respecté les engagements pris lors de la signature de l’accord de paix conclu le 29 juin lors du sommet de Pretoria II, le désarmement des 40 500 combattants rebelles pourra commencer le 31 juillet dans les sites de cantonnement convenus.

Les combattants rebelles y seront maintenus entre le 26 septembre et le 3 octobre, période pendant laquelle ils restitueront toutes leurs armes aux casques bleus de l’ONU.

Toutefois, conformément à l’accord de Pretoria II, Gbagbo doit désarmer et démanteler avant le 20 août, toutes les milices pro-gouvernementales qui comptent plusieurs milliers d’hommes ; cette étape constitue une condition préalable au désarmement des forces rebelles.

A ce jour, aucun progrès significatif n’a été enregistré dans ce sens.

“Il n’y a que le président qui doit prendre un certain nombre de décisions pour la refondation de l’armée et le démantèlement des milices qu’il a mises en place”, a rappelé Koné, le porte-parole des forces rebelles.

Depuis le premier accord de paix conclu avec le gouvernement en janvier 2003, les forces rebelles n’ont jamais respecté les échéances fixées pour le désarmement de leurs combattants, prétextant à chaque fois que Gbagbo n’a pas mis en œuvre toutes les réformes stipulées dans les accords de paix.

En mai dernier, Gbagbo avait déjà usé des pouvoirs exceptionnels que lui confère l’article 48 de la Constitution pour autoriser, par décret présidentiel, l’opposant en exil, Alassane Ouattara – dont la candidature aux élections présidentielles de 2000 avait été rejetée au motif qu’il n’était pas ivoirien – à se présenter aux prochaines élections présidentielles du 30 octobre.

Ouattara bénéficie actuellement du soutien des rebelles dans le nord de la Côte d’Ivoire.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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