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Deux sympathisants de Kumba Yala abattus par la police

Vendredi, des policiers ont tiré à balles réelles sur plusieurs centaines de sympathisants de Kumba Yala, le candidat vaincu à la dernière présidentielle, faisant deux morts et cinq blessés, selon des sources présentes à l’hôpital.

Le correspondant d’IRIN, présent sur les lieux, a déclaré que quelque 500 manifestants, menés par Artur Sanha, secrétaire général du Parti pour le renouveau social (PRS), le parti de Yala, qui avaient tenté de pénétrer dans le siège de la Commission électorale nationale de Guinée-Bissau, avaient été interceptés par un groupe d’une vingtaine de policiers.

Les manifestants affirmaient que Yala, arrivé troisième à l’issue du premier tour de la présidentielle du 19 juin, avec 25 pour cent des voix, était en fait le véritable vainqueur du scrutin.

Les manifestants, qui criaient « docteur, docteur » - c’est ainsi qu’ils surnomment Yala -, ont refusé de se disperser lorsque les policiers leur ont lancé des gaz lacrymogènes. Bien au contraire, ils se sont mis à jeter des pierres en direction de la police.

Des renforts sont arrivés et les forces de sécurité ont tiré plusieurs fois au-dessus de la foule, en guise d’avertissement. Sans succès, puisque les manifestants refusaient toujours de quitter les lieux, selon notre correspondant. Les policiers ont alors tiré directement sur la foule, a-t-il ajouté.

Des sources présentes à l’hôpital ont affirmé que deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées.

Par ailleurs, la police a également arrêté Sanha ainsi que deux autres manifestants, tandis que la foule se dispersait enfin.

Le chef de la police, Antero Joao Correia, a par la suite expliqué que le partisan de l’opposition avait été intercepté en possession d’un pistolet et de deux chargeurs de balles.

Joaquim Moumine Embalo, le ministre de l’Intérieur, a déploré les victimes, les premières d’un processus électoral qui s’était déroulé, jusqu’alors, dans le calme et l’ordre. Il a toutefois soutenu les policiers, affirmant qu’ils avaient été contraints de prendre des mesures sévères contre les manifestants, qui refusaient de respecter la loi.

Selon les résultats provisoires, publiés mercredi, Malam Bacai Sanha, le candidat du parti au pouvoir, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), est arrivé en tête du premier tour, avec 35 pour cent des voix.

Il devra maintenant remporter le deuxième tour, prévu en juillet, face à Joao Bernardo « Nino » Vieira, ancien commandant pendant la guerre d’indépendance, qui a terminé deuxième, avec 28 pour cent des voix.

La Commission électorale nationale a déclaré au début de cette semaine qu’elle publierait les résultats officiels de l’élection présidentielle et communiquerait la date exacte du second tour vendredi ou samedi prochain.

Le premier tour a été supervisé par 240 observateurs internationaux, qui ont unanimement qualifié le scrutin de libre, impartial, bien organisé et paisible.

L’élection présidentielle doit marquer le retour à la loi constitutionnelle en Guinée-Bissau, près de deux ans après le renversement de Yala en septembre 2003, à la suite d’un coup d’Etat sans effusion.

Yala, ancien professeur de philosophie, avait été élu président en 2000, au terme d’une guerre civile courte mais sanglante.

Néanmoins, sa présidence est rapidement devenue erratique. Il a dissous le parlement sans organiser de nouvelles élections, a limogé la moitié des magistrats de la Cour suprême, et n’a pas été en mesure de verser les salaires des fonctionnaires, des professeurs et des travailleurs médicaux pendant plusieurs mois.

Son renversement avait été accueilli avec soulagement dans l’ensemble du pays.

Malgré tout, l’ancien président bénéficie toujours du soutien solide des Balantes, son groupe ethnique, qui réunit 30 pour cent de la population guinéenne (1,3 millions d’habitants) et constitue le pilier de l’armée.

Son parti, le PRS, est devenue la principale force d’opposition du parlement, à l’issue des élections législatives de l’année dernière.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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