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Une ratonnade à Guiglo fait au moins un mort et plusieurs blessés

Une ratonnade organisée par des jeunes locaux contre des ressortissants étrangers a fait au moins un mort et sept blessés mardi dernier à Guiglo, une ville de l’ouest de la Côte d’Ivoire entourée de plantations de cacao, a indiqué un représentant de l’ONU.

A en croire les habitants, l’attaque perpétrée mardi contre des étrangers a été menée par un groupe de jeunes en représailles à l’assassinat le week-end dernier d’un planteur appartenant au groupe ethnique local, les Guere.

Selon Tfeil Ould Zeidane, officier de sécurité du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) à Guiglo, un commerçant nigérien a été battu à mort, sept personnes ont été hospitalisées pour des blessures causées par des coups de machette.

Pour les habitants de Guiglo, une ville située à 500 km de la capitale Abidjan, le nombre de victimes est bien plus élevé.

Le représentant de la communauté burkinabé à Guiglo, Jacques Ki, a indiqué qu’au moins trois personnes ont été battues à mort, dont deux étrangers.

"Les assaillants sont venus des villages voisins", a indiqué Ki à IRIN. "Ils ont dit qu'ils voulaient venger le meurtre dimanche de l’un des leurs et ont accusé les étrangers d’en être les auteurs".

L’attaque de mardi dernier n’était pas le premier incident. Selon Ould Zeidane, la veille de l’attaque, des jeunes gueres avaient marché sur un camp du HCR où quelque 7 000 agriculteurs déplacés, originaires du Burkina Faso y avaient trouvé refuge au début de la guerre civile en Côte d’Ivoire.

"Les forces de sécurité leur ont bloqué l’accès au camp avant de les refouler", a indiqué Ould Zeidane à IRIN. "Ils sont ensuite retournés en ville et ont commencé à s’en prendre aux étrangers".

Les plantations de cacao qui entourent la ville de Guiglo ont pendant longtemps été au cœur du conflit qui oppose les propriétaires terriens gueres locaux aux agriculteurs étrangers qui cultivent les terres fertiles de la région depuis des décennies.

Quelques temps après la tentative de renversement du président ivoirien Laurent Gbagbo par les rebelles en septembre 2002 et leur occupation du Nord du pays, des milliers d’agriculteurs étrangers ont été chassés de leurs plantations par des locaux qui les accusaient d’être des sympathisants du mouvement rebelle des Forces nouvelles.

Un officier de l’armée ivoirienne a indiqué que les forces de sécurité ont encerclé les assaillants et les ont reconduits dans leurs villages. Selon les habitants, la ville avait retrouvé son calme mardi après-midi, mais la tension était encore très perceptible et la plupart des magasins était restée fermée.

"Nous ne sortons pas de chez nous", a confié un habitant à IRIN, sous le couvert de l’anonymat.

Ces affrontements font suite à une série d’autres incidents qui ont eu lieu dans la région ouest, dans la partie sud sous contrôle des forces gouvernementales et dans la zone dite de "Confiance". Cette zone neutre est contrôlée par les forces onusiennes et françaises de maintien de la paix et sépare les positions des forces rebelles de celles des forces de sécurité gouvernementales.

Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des hommes armés ont tué jeudi dernier les quatre membres d’une famille appartenant à l’ethnique Yacouba. Cette famille vivait dans un village situé sur la route qui relie Bangol à Logoualé en passant par le nord de Guiglo.

Le 17 avril, des bandits ont attaqué des passagers d’un bus qui circulait sur cette route. Deux jeunes filles guinéennes ont été violées, mais les autres passagers appartenant à l’ethnie guere n’ont subi aucune violence, a indiqué OCHA, rapportant les témoignages de personnes présentes sur les lieux.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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