Le candidat du parti au pouvoir, Faure Gnassingbe, et le principal leader de l’opposition qui n’a pas été autorisé à se présenter aux élections, Gilchrist Olympio, se sont rendus a Abuja après le scrutin de dimanche au cours duquel au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées lors d’affrontements qui ont opposés les partisans du pouvoir à ceux de l’opposition.
"Nous avons décidé que celui qui remportera cette élection quel qu’il soit, formera un gouvernement d’union nationale qui appelle la participation de tous à la gestion du pouvoir" a indiqué Obasanjo.
Lundi, dans la capitale togolaise Lomé régnait un calme sous tension, les rues étaient presque désertes et la population attendait de voir ce qui se passerait après 38 années de pouvoir sans partage du feu président Gnassingbe Eyadema, dont le décès a déclenché la crise politique togolaise.
Alors que les deux camps s’accusent mutuellement d’irrégularités et de fraudes massives et laissent entendre qu’ils n’accepteront pas des résultats frauduleux, certains diplomates et habitants craignent un escalade de la violence lorsque les résultats des élections seront publiés – une éventualité qui ne fera qu’accroître la tension dans une région d’Afrique de l’ouest déjà instable.
Mais l’intervention d’Obasanjo avant la publication des résultats semble avoir dissipé ces craintes. Outre ses fonctions de chef d’Etat de la nation la plus peuplée et la plus influente de l’Afrique l’ouest, Obasanjo est aussi l’actuel président en exercice de l’Union africaine (AU).
"Nous avons également convenu qu’il y aura une révision de la constitution pour apporter des amendements qui répondent à certains idéaux que sont la démocratie, les droits humains fondamentaux, la participation populaire et l’état de droit" a indiqué le président nigérian.
Une commission regroupant les représentants des deux partis rivaux, l’UA et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) sera créée pour suivre l’évolution de la situation au Togo, a-t-il ajouté.
Gnassingbe s’est vu confier le pouvoir par l’armée le 5 février dernier quelques heures après le décès de son père, mais il a été contraint à la démission trois semaines sous la pression de la communauté internationale. Conformément aux disposition de la constitution, des élections ont été convoquées pour l’élection d’un nouveau président.
Après la rencontre avec le président Obasanjo et Olympio à Abuja, il a reconnu que le Togo devra connaîtra une période de transition difficile.
"Au Togo, nous avons connu des moments difficiles et ce que je souhaite c’est travailler avec tout le monde en toute bonne foi. Nous devons travailler ensemble. Nous avons convenu de travailler dans un climat de compréhension", a déclaré Gnassingbe, 39 ans, le candidat du parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple togolais (RPT).
Son rival, Olympio, a adopté le même ton conciliant.
"Nous reconnaissons tous que pendant de nombreuses années nous connu une traversée du désert. Actuellement, il y a une ouverture que nous exploitons pour garantir une paix durable et la vraie démocratie. C’est ce à quoi j’aspire" a t-il indiqué.
Olympio n’a pas pu se présenter aux élections de dimanche dernier parce qu’il vit en exil depuis 1992. C’est Bob-Akitani, sa doublure à l’Union des forces de changement (UFC), qui s’est présenté comme candidat de substitution au scrutin présidentiel de dimanche dernier.
Mardi prochain, la commission électorale nationale indépendante (CENI) du Togo devrait proclamer les résultats du scrutin présidentiel.
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions