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Le principal parti d'opposition désigne Kumba Yala comme son candidat à l'élection présidentielle

Le principal parti d’opposition bissau-guinéen vient de désigner Kumba Yala comme son candidat à la prochaine élection du 19 juin, bien que toute activité politique soit interdite pendant 5 ans à l’ancien président depuis son éviction du pouvoir en 2003.

Elu pour la première fois à la présidence de la république en 2000, Yala a été désigné samedi comme le candidat du Parti de la rénovation sociale (PRS) lors d’un conseil national de son mouvement.

Dans le même temps, de nombreuses personnes se prononçaient en faveur de la candidature de Joao Bernado "Nino" Vieira, autre personnage très controversé de la scène politique bissau-guinéenne.

Selon Vieira, qui a dirigé la Guinée-Bissau de 1980 à 1998/1999, année du déclenchement de la guerre civile, près de 30 000 personnes ont signé une pétition lui demandant de rentrer du Portugal où il s’est exilé et de se présenter aux élections présidentielles.

A en croire certains diplomates en poste en Afrique de l’ouest, la Guinée-Bissau pourrait traverser des moments difficiles à l’approche du scrutin présidentiel qui doit marquer la fin de la période de transition et le retour à l’ordre constitutionnel.

Un diplomate qui a séjourné plusieurs semaines dans cette ancienne colonie portugaise, a indiqué que certaines rumeurs laisseraient entendre que des groupes armés représentants des factions ethniques rivales seraient en cours de formation.

Toutefois, aucun de ces groupes ne s’est encore manifesté et aucun acte de violence politique n’a été déploré depuis la mutinerie d’octobre dernier au cours de laquelle des éléments de l’armée ont assassiné le chef d’état-major des forces armées, le général Verissimo Correia Seabra.

En 2003, Kumba Yala est destitué par Correia Seabra lors d’un coup d’état sans effusion de sang. L’ancien président avait fait dissoudre l’assemblée nationale et tardait à organiser de nouvelles élections législatives.

Trois ans après son accession à la présidence de la république, Kumba Yala quittait le pouvoir en laissant un pays économiquement exsangue et au bord de la faillite. Sa destitution a été accueillie avec soulagement par la population de Guinée-Bissau où les militaires, le personnel médical et les fonctionnaires, dans leur majorité, n’avaient pas perçu de salaire depuis des mois.

Yala et son parti le PRS ont cependant une forte influence sur les balantes, l’ethnie majoritaire en Guinée Bissau. Elle représente 35 pour cent de la population et constitue l’ossature de l’armée.

Correia Seabra a remis le pouvoir à un gouvernement de transition peu de temps après le coup d’état. Une charte a été établie, qui prévoyait retour à la démocratie au bout de deux ans.

Signée en septembre 2003 par le PRS, cette charte interdisait notamment à Yala d’exercer une activité politique ou de se présenter à une nouvelle élection présidentielle pendant une période de cinq ans.

Outrepassant les dispositions de la charte, le PRS a néanmoins désigné Yala comme son candidat officiel à l’élection présidentielle, mais la cour suprême devra se prononcer sur la validité de cette candidature.

Le processus de retour à l’ordre constitutionnel a commencé en mars 2003 avec l’organisation des élections législatives remportées par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée Bissau et le Cap vert (PAIGC).

Ancien mouvement de libération, le PAIGC a combattu le régime colonial portugais et pris le pouvoir à l’indépendance du pays en 1974. Bien que ne disposant pas d’une majorité absolue à l’assemblée nationale, le PAIGC a néanmoins formé le gouvernement actuel dirigé par le Premier ministre Carlos Gomes Junior.

Le parti a désigné Malam Bacai Sanha, ancien vice-président de la république de 1999 à 2000, comme son candidat à la prochaine élection présidentielle. Avec 28 pour cent des votes, Malam Bacai Sanha était arrivé en deuxième position à l’issue du scrutin présidentiel de 2000, derrière Yala qui en totalisait 72 pour cent.

Ses chances de faire mieux cette fois-ci risquent d’être compromises si Vieira, ancien général d’armée arrivé au pouvoir à la faveur du coup d’état de 1981, décide lui-aussi de se présenter aux élections.

Vieira appartient à l’ethnie minoritaire des Pepel. Il a pris la direction du PAIGC après son accession au pouvoir et a dirigé la Guinée-Bissau pendant 19 années. De nombreux responsables du PAIGC, hommes d’affaires et leaders de petits partis d’opposition plaident en faveur de son retour au pouvoir.

Mais à l’instar de Yala, toute activité politique est interdite à Vieira.

Toutefois, l’interdiction qui frappe les deux hommes politiques pourrait être levée si le très controversée le projet de loi d’amnistie déposée devant l’assemblée nationale est adopté par les députés en mai prochain.

Ce projet de loi prévoit d’amnistier toutes les personnalités politiques accusées d’abus de pouvoir, de corruption, de détention illégale, de torture et d’exécutions extra-judiciaires entre novembre 1980, année de la prise de pouvoir de Vieira, et octobre 2004, année de l’assassinat de Correia Seabra par des éléments favorables à l’actuel commandement militaire.

Vieira a fait savoir qu’il souhaitait rentrer en Guinée-Bissau avant l’élection de juin prochain, mais n’a pas exprimé son intention de se présenter à la candidature suprême.

Quant à Yala, élu en 2000 sur la base d’un programme de réconciliation nationale, il a affirmé samedi que Viera sera son principal adversaire aux prochaines élections.

"Mon seul adversaire aux prochaines élections présidentielles est le général Nino Vieira," a déclaré Yala, écartant de la compétition les candidats Bacai Sanha du PAIGC et Francisco Fadul du Parti uni social démocrate (PUSD).


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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