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L'université de Bouaké ouvrira en avril

L’université de Bouaké rouvrira ses portes le mois prochain, prés de trois ans après le déclenchement de la guerre civile qui a contraint l’établissement à fermer et privé d’enseignement des milliers de jeunes étudiants, ont indiqué les autorités gouvernementales et les Forces nouvelles.

Des douzaines de nouveaux étudiants faisaient la queue sur le campus mercredi pour s’inscrire à la reprise des cours universitaires depuis le déclenchement de la guerre civile en septembre 2002.

"Je sais maintenant ce qu’être étudiant signifie", explique un futur étudiant. "J’attends ce moment avec impatience depuis l’obtention de mon baccalauréat en 2003".

L’université de Bouaké a été créée en 1996. Elle a été fermée en septembre 2002 par les rebelles qui ont envahi la moitié nord de la Côte d’ivoire après l’échec de la tentative de renversement du président Laurent Gbagbo. Depuis Bouaké est devenu leur quartier général.

Au début de la guerre civile, la bibliothèque de l’université a été complètement saccagée et ses ouvrages ont ensuite été vendus dans les rues.

Peu de temps après, l’université de Bouaké ouvrait un campus provisoire à Abidjan, la capitale économique, pour les 12 000 étudiants qui ont réussi à fuir la région nord occupée par les forces rebelles. Mais ceux restés à Bouaké ont été privés d’enseignement jusqu’à présent.

A la suite de l’étude de faisabilité et de la mission d’évaluation menée en début d’année et financée par l’UNESCO, le ministre de l’enseignement supérieur, Zemogo Fofana, a décidé la réouverture du campus de Bouaké, assurant que les diplômes de cette université seront reconnus par l’Etat.

"D’une certaine manière, le processus de réconciliation passe aussi par l’éducation. Si certains étudiants ont rejoint la rébellion parce qu’ils n’avaient rien d’autre à faire, nous leur offrons désormais la possibilité de reprendre leurs études", a indiqué Sawaliho Bamba, un fonctionnaire du ministère de l’enseignement supérieur.

"Nous espérons que les cours reprendront le 26 avril", a t-il ajouté, tout en précisant que l’année universitaire prendra fin en décembre.

Selon Fofana, les quelque 4 000 étudiants restés dans le fief des forces rebelles après l’échec de la tentative de coup d’état renouvèleront leur inscription et 700 nouveaux étudiants arriveront sur le campus.

Les frais d’inscription pour les anciens étudiants sont de 6 000 CFA (12 dollars) et de 9 000 CFA (18 dollars) pour les nouveaux.

Les professeurs feront la navette entre les campus des universités d’Abidjan et de Bouaké et n’y voient aucun inconvénient, selon Bamba. Par ailleurs, les autorités universitaires comptent embaucher des professeurs à la retraite pour pallier le manque chronique d’enseignants constaté avant la guerre, a-t-il ajouté.

A en croire Bamba, le ministère avait demandé à l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et au gouvernement japonais de financer la réhabilitation de l’université de Bouaké estimée à 7 milliards FCFA francs (14 millions de dollars).

Le démarrage rapide des projets d’enseignement supérieur menés en territoire rebelle sous la supervision du ministre Fofana, un ressortissant du Nord et membre du Rassemblement des républicains (RDR), contraste avec le manque de volonté de son collègue du ministère de l’éducation nationale, un farouche adversaire des forces rebelles. Ce dernier avait refusé de rétablir le fonctionnement normal des écoles primaires et secondaires du Nord de la Côte d’Ivoire tant que cette région sera sous contrôle des rebelles.

De nombreuses écoles ont été fermées dans le Nord. Les rares établissements qui s’efforcent de rester ouverts ont fait appel à des bénévoles non qualifiés pour remplacer les enseignants du public qui ont fui vers le Sud. Le ministère de l’éducation n’a d’ailleurs montré aucun empressement à organiser les examens scolaires dans le Nord.

Selon certains représentants des Nations unies (ONU), Michel Amani N'Guessan, le ministre de l’Education et membre du mouvement du Front populaire ivoirien (FPI) de Gbagbo, aurait fait savoir qu’il n’enverra pas d’enseignants ou de personnel administratif dans les écoles du Nord tant que le pays ne sera pas réunifié et que les rebelles n’auront pas restitué leurs armes.

En revanche, le RDR de Fofana est généralement considéré comme très favorable au mouvement des rebelles.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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