Après le coup d’état sans effusion de sang qui a mis fin au régime du président Kumba Yala en septembre 2003, l’armée et les partis politiques bissau-guinéens ont décidé d’instaurer une période de transition qui devait prendre fin avec l’organisation d’un nouveau scrutin présidentiel en mai 2005. Ce scrutin n’aura pas lieu à la date prévue, car la période de transition a été prolongée d’un mois.
"Les élections présidentielles sont fixées au 19 juin" indique le décret signé par le président par intérim Henrique Rosa.
Les électeurs attendront donc le mois de juin pour choisir un successeur à Rosa, l’homme d’affaires choisi par les forces armées et les principaux partis politiques pour assurer les fonctions de chef d’Etat par intérim après le renversement de Kumba Yala.
Yala a été élu président en 2000 en prônant la réconciliation nationale après la guerre civile qui a ravagé cette ancienne colonie portugaise. Mais son régime est devenu de plus en plus impopulaire et sa destitution par l’armée a été accueillie avec soulagement par la majorité de ses partisans et des 1,3 millions d’habitants du pays.
Les élections législatives, première étape du processus de retour à la démocratie, ont été organisées en mars 2004 et les nouveaux députés élus siègeront à l’assemblée nationale dès le 7 mai prochain.
"Pour des raisons techniques, il n’a pas été possible d’organiser les élections présidentielles un an après les législatives", indique le décret.
Le décret ne donne aucune autre précision, mais certains fonctionnaires notent que la création des listes électorales qui aurait dû commencer le 11 février n’a démarré que le 19 mars.
Le décret note par ailleurs que tous les partis politiques souhaitent créer de "nouvelles listes électorales pour des élections pacifiques, crédibles, transparentes, libres et impartiales".
Bien que l’armée, la société civile et la majorité des partis politiques aient accepté de prolonger la période de transition, le principal parti d’opposition, le PRS (Parti de la rénovation sociale), refuse d’adhérer à ce principe.
Trois autres petits partis non représentés à l’assemblée nationale s’opposent aussi à la prolongation de la période de transition.
L’Union européenne (UE) avait accordé le mois dernier à la Guinée Bissau une aide financière exceptionnelle de 9,5 millions d’euros (12,3 millions de dollars) pour permettre aux autorités bissau-guinéennes d’assurer le fonctionnement de certains services administratifs essentiels pendant la période électorale.
Pour Antonio Moreira Martins, représentant de l’UE à Bissau, cette enveloppe financière peut servir à payer les salaires des fonctionnaires et à financer les préparatifs de l’élection présidentielle.
Dans ce pays d’Afrique de l’ouest où, selon la Banque mondiale, le revenu annuel moyen par habitant est de 140 dollars, le manque d’argent peut avoir des conséquences dramatiques.
En octobre 2004, le général Verissimo Correia Seabra, l’ancien chef d’état major des armées, a été assassiné par des soldats mutins qui réclamaient le paiement des arriérés de salaire pour leur participation aux forces de maintien de la paix de l’ONU au Liberia.
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