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Tous aux urnes pour élire le nouveau président le 24 avril

Les autorités togolaises ont fixé la date du 24 avril pour convoquer les élections présidentielles et mettent ainsi fin aux semaines de troubles politiques qui ont suivi la mort du doyen des présidents en exercice en Afrique, Gnassingbe Eyadema.

Cette date a été annoncée jeudi soir par le ministre de l’intérieur, Akila-Esso Boko, et le nouveau président de la commission électorale nationale, Kissem Tchangai-Walla, après que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) eut jugé irréaliste d’organiser des élections plus tôt.

Le principal parti d’opposition, l’ Union des forces du changement (UFC), a fait observer qu’il s’accommoderait de cette date, mais a émis des réserves sur la capacité des autorités actuelles à organiser des élections libres et impartiales à si brève échéance.

"C’est surréaliste. Je ne crois pas qu’il soit possible d’organiser un scrutin transparent et honnête dans ce délai", a déclaré à la presse Jean-Pierre Fabre, le secrétaire général de l’UFC. "Nous sommes prêts à aller aux élections, mais nous ne sommes pas suicidaires. Nous resterons vigilants".

Selon l’opposition, les listes électorales doivent être revues complètement car, comme l’affirme certains responsables de l’opposition, un quart des noms d’électeur qui y figurent sont fictifs.

Petit pays d’Afrique occidentale, le Togo s’est vu propulsé au devant de la scène internationale le 5 février dernier lorsque l’armée a confié le pouvoir à Faure Gnassingbe, le fils du président défunt Eyadema, quelques heures après l’annonce officielle du décès de son père.

Gnassingbe s’est alors empressé de modifier la constitution pour lui permettre de poursuivre le mandat de son père jusqu’en 2008 sans convoquer de nouvelles élections. Mais la semaine dernière, cédant aux pressions de la CEDEAO et de l’Union Africaine (UA) qui assimilent sa prise de pouvoir à un coup d’état militaire, Gnassingbe accepte de quitter ses fonctions de président par intérim du Togo.

Depuis, le pouvoir est assumé par le vice-président de l’assemblée nationale Abass Bonfoh qui assurera l’intérim du pouvoir jusqu’aux élections du mois prochain.

Toutefois, ayant occupé les fonctions de ministre des Travaux publics, des mines et des télécommunications dans le gouvernement de son père, Gnassingbe a clairement laissé entendre qu’il reviendrait bientôt au pouvoir. Quelques instants avant l’annonce de sa démission, il avait été désigné comme candidat du parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), pour le prochain scrutin.

Selon le ministre togolais de l’Intérieur, tous les candidats à l’élection présidentielle devront avoir déposer leur dossier de candidature avant le 26 mars.

Les listes électorales seront révisées entre le 28 mars et le 5 avril et le scrutin commercera le 8 avril, a-t-il ajouté.

L’opposition : en ordre dispersé ou unie ?

La coalition de six partis d’opposition se demande si elle doit constituer un front uni et choisir un candidat unique pour affronter le fils du président défunt lors du prochain scrutin.

Selon Léopold Gnininvi, le responsable du mouvement d’opposition Convergence démocratique des peuples africains, (CDPA) cette décision sera prise samedi après la réunion des leaders de l’opposition.

L’ancien Premier ministre Edem Kodjo, responsable du mouvement Convergence patriotique panafricaine (CPP), a d’ores et déjà exhorté tous les partis d’opposition à unir leurs efforts et à présenter un candidat unique aux élections.

"Il appartient désormais à la famille de l’opposition , malgré les nombreux leaders tout autant charismatiques qu’historiques, de s’assumer et de prendre ses responsabilités en désignant un seul représentant pour défendre ses couleurs en cette période exceptionnelle de notre histoire", a déclaré le CPP dans un communiqué publié peu de temps après l’annonce de la date des élections.

Gilchrist Olympio vit en exil en France et est le leader de l’UFC. En 2003, il n’a pas été autorisé à se présenter contre Eyadema aux élections présidentielles, mais il a déjà annoncé qu’il poserait sa candidature pour le scrutin du 8 avril.

Toutefois, l’amendement constitutionnel introduit par Eyadema en 2002 exige que tout candidat à l’élection présidentiel doit résider sur le territoire national depuis 12 mois au moins avant le scrutin. Or Gilchrist, le fils de Sylvanius Olympio, premier président du Togo indépendant, vit à l’étranger depuis des années.

L’UFC est généralement considéré comme le parti d’opposition le plus influent au Togo. Cependant, plusieurs leaders de l’opposition ont fait part de leur étonnement lorsque Gilchrist Olympio a annoncé qu’il envisageait de se présenter au prochain scrutin avant même que les partis d’opposition ne se soient concertés pour choisir un candidat unique.

Kofi Yamgnane a également déclaré qu’il se présenterait à la prochaine élection présidentielle. Ce togolais jouit aussi de la nationalité française et vit en France depuis plus de 40 ans. Agé de 59 ans, il a fait sa carrière politique en France où il a été secrétaire d’Etat dans le gouvernement de 1991 à 1992.

Se décrivant lui-même comme le "breton noir", Yamgnane est actuellement un personnage important de la vie politique bretonne.

"Je suis décidé à me présenter à l’élection présidentielle", a t-il confié jeudi au quotidien français, le Monde". Je dois rencontrer à Paris les opposants au régime d’Eyadema".

Mais, à l’instar d’Olympio, Yamgnane pourrait être confronté aux mêmes critères d’éligibilité : résider sur le territoire national depuis douze mois au moins.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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