1. Accueil
  2. West Africa
  3. Togo

L'armée suspend la constitution et confie le pouvoir au fils d'Eyadéma

Le président Gnassingbé Eyadéma du Togo, doyen des chefs d’Etat africains en exercice, est décédé samedi dernier pendant son évacuation sanitaire pour des soins à l’extérieur du pays. Les forces armées togolaises ont décidé immédiatement de suspendre la constitution et de confier le pouvoir à Faure Essozima, un des nombreux fils du président défunt.

La mort du président Eyadéma, qui a présidé pendant 38 ans aux destinées de ce petit pays d’Afrique de l’ouest, a été annoncée samedi soir par le Premier ministre Kofi Sama.

Moins de deux heures après, le Général Zachari Nandja, chef d’Etat-major général des armées annonçait dans un communiqué télévisé la suspension de la constitution et la nomination au poste de chef d’Etat de Faure Gnassingbé qui occupait jusque-là les fonctions de ministre des Travaux publics, des Mines et des Télécommunications.

“Les forces armées togolaises ont fait allégeance au nouveau président de la République togolaise, Faure Gnassingbé,” a déclaré Nandja, entouré de tous les autres officiers de hiérarchie militaire du pays.

La télévision a diffusé des images de Nandja serrant la main de Faure Gnassingbé et de son jeune frère Kpatcha, actuel directeur de la zone franche industrielle de Lomé et personnage très influent du gouvernement.

En vertu de la constitution, l’intérim présidentiel devrait être assuré par le président de l’Assemblée nationale, Fambare Ouattara Natchaba.

Mais selon Nandja, Natchaba étant en Europe à la tête d’une délégation de parlementaires togolais, les forces armées ont décidé de suspendre la constitution et de confier le pouvoir au fils d’ Eyadéma.

Dans un communiqué publié plus tôt, le Premier ministre Sama a indiqué que le président Eyadema, âgé de 69 ans, était décédé samedi matin lors d’une évacuation d’urgence pour des soins à l’étranger.

Aucune indication n’a été donnée sur les causes du décès, mais à en croire les rumeurs qui circulaient depuis quelques temps à Lomé, le président Eyadéma était gravement malade.

Arrivé au pouvoir à la suite du coup d’état de 1967, l’ancien colonel de l’armée a dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans et était le doyen des chefs d’Etat de l’Afrique.

Agé d’une trentaine d’année, Faure Gnassingbé a été nommé ministre des Travaux publics, des mines et des télécommunications en juillet 2003 après la réélection de son père en juin de la même année pour un nouveau mandat de cinq ans.

Auparavant, Faure Gnassingbé était député du parti dirigeant de son père, le Rassemblement du peuple togolais (RPT).

Sa nomination au poste de ministre il y a deux ans a été interprétée par une grande partie de la classe politique comme le signe qu’il avait été choisi pour succéder à son père à la tête de l’Etat.

Dans une allocution radiodiffusée, le Premier ministre a déclaré que le gouvernement a ordonné le bouclage immédiat des frontières terrestres, maritimes et aériennes du Togo et indiqué que les forces armées et de sécurité veilleront au respect de l’ordre, de la sécurité et de la paix sur toute l’étendue du territoire.

Selon lui, cette décision a été prise pour éviter que le pays ne sombre dans le “chaos, la division et l’anarchie.”

Dans la capitale Lomé, les habitants apeurés se sont précipités chez eux aussitôt l’annonce du décès d’Eyadéma, mais la ville semblait calme malgré la présence de nombreuses personnes dans les rues du centre ville.

En dépit de ce coup de forces de l’armée, il n’y avait aucun signe d’une présence renforcée des forces de sécurité dans les rues.

Eyadema avait plusieurs épouses et la rumeur laisse entendre qu’il aurait une centaine d’enfants, dont plusieurs sont devenus des personnages influents de la vie politique nationale.

Ce n’est pas la première fois que le fils d’un chef d’Etat prend la succession de son père lorsque ce dernier décède dans l’exercice de ses fonctions.

En janvier 2001, alors qu’il n’avait que 30 ans, Joseph Kabila a succédé à Laurent Kabila à la tête de la République démocratique du Congo après l’assassinat de son père.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join