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L'ONU autorise Gbagbo à transférer les avions endommagés

Les forces armées ivoiriennes ont commencé le transfert des quatre avions d’attaque endommagés par les troupes françaises de la force Licorne pendant le déclenchement des hostilités, en novembre dernier, faisant craindre aux habitants de la ville une reprise des combats.

Selon les Nations Unies, qui ont imposé en novembre dernier un embargo international sur la vente d’armes à la Côte d’Ivoire, ce transfert s’est fait avec leur accord et les avions seront sous la supervision des casques bleus à l’aéroport d’Abidjan.

Après quelques vols d’essai ce week-end, un hélicoptère de combat MI-24 et un avion d’attaque au sol Strike Master qui nécessitaient de légères réparations ont été transférés lundi de Yamoussoukro, la capitale administrative, à Abidjan.

Deux avions de combat Sukhoï 25, de fabrication russe, sérieusement endommagés seront acheminés par la route sous la supervision des forces de l’ONU, selon un communiqué conjoint des responsables de l’opération Licorne et des forces de maintien de la paix.

"Les avions ne peuvent pas transporter des armes ou des munitions et ils seront basés à l’aéroport principal et placés sous la supervision des forces de l’ONU", a indiqué le porte-parole de l’ONU, Hamadou Touré.

"C’est quand même une preuve de la bonne volonté des responsables des forces armées ivoiriennes qui ont d’abord demandé notre autorisation", a-t-il ajouté.

Toutefois, la coalition de l’opposition a accusé les Nations Unies d’avoir donné à Gbagbo le feu vert pour une reprise des combats après les raids aériens de novembre dernier sur le fief des forces rebelles. Ces raids devaient ouvrir la voie à une offensive terrestre, mais la destruction au sol de la petite flotte d’avions de combat et d’hélicoptères d’attaque de l’armée ivoirienne par les forces françaises de l’opération Licorne a interrompu cette offensive.

Touré a démenti les allégations selon lesquelles les avions seraient réparés et pourraient reprendre du service pour lancer de nouvelles attaques.

"Il n’est absolument pas question de réarmement ou d’opération de ce genre", a-t-il dit à IRIN.

Le porte-parole de l’armée ivoirienne, Jules Yao Yao, a indiqué à IRIN que le transfert et la réparation des avions permettraient aux pilotes ivoiriens de reprendre leurs séances d'entraînement. Selon certains diplomates, les avions de combat de la flotte ivoirienne sont pilotés par des mercenaires étrangers.

"Nous transférons les avions à Abidjan parce que nous avons une armée de l’air nationale et que nos pilotes et techniciens ont besoin de travailler – nous essayerons de les réparer pour que nos pilotes puissent les utiliser dans le cadre des séances d’entraînement”, a indiqué Yao Yao.

“Par ailleurs, la guerre est terminée, ce qui est le cas dans une certaine mesure. Nous devons donc être capables de défendre notre pays d’une attaque extérieure avec une force aérienne opérationnelle."

Les forces armées gouvernementales avaient bombardé des objectifs dans le fief des forces rebelles le 4 novembre dernier. Et c’est au cours d’un de ces raids que des pilotes mercenaires russes et ukrainiens de l’armée ivoirienne ont bombardé une base militaire française de Bouaké, la capitale des forces rebelles, tuant neuf militaires français et blessant 31 personnes. La réaction rapide des troupes françaises de la force Licorne a permis de neutraliser la quasi-totalité des forces aériennes de l’armée ivoirienne.

Personne ne peut dire avec certitude combien d’avions de combat sont encore en état de voler. Selon un spécialiste de la revue Journal of Electronic Defence, les deux Sukhoï 25 détruits par les forces françaises sont irréparables, trois hélicoptères de combat sont entièrement détruits ainsi que deux Mi-24. Quatre autres hélicoptères ont été sérieusement endommagés.

Le porte-parole des troupes françaises en Côte d’Ivoire, le colonel Henri Aussavy, a indiqué à IRIN que l’armée de l’air ivoirienne possédaient "quatre ou cinq" Sukhoï.

Dimanche dernier, le chef des forces rebelles, Guillaume Soro, s’est rendu en Afrique du Sud pour une série d’entretiens avec le président Thabo Mbeki qui mène actuellement une mission de médiation pour relancer le processus de paix en Côte d’Ivoire.

Ils ont eu un long entretien avec un envoyé du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), le plus important parti d’opposition à l’assemblée nationale, et Alassane Ouattara, l’ancien premier ministre ivoirien et président du Rassemblement des républicains (RDR) qui doit être autorisé à se présenter aux élections présidentielles prévues en octobre prochain, comme le demande avec insistance les forces rebelles.

Avant de s’envoler pour l’Afrique du Sud, Soro a déclaré à la presse que la réparation des avions de combat des forces armées gouvernementales était une violation des accords de paix.

"[Gbagbo] est autorisé à réparer les avions, mais il ne peut les réarmer ! C’est un peu comme si vous autorisez quelqu’un à pêcher tout en lui interdisant de manger les poissons qu’il attrape", a-t-il déclaré.

Soro avait souhaité rencontrer Mbeki en Afrique du Sud après avoir refusé de participer à une réunion avec le président sud-africain et Gbagbo à Yamoussoukro au début du mois.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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