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Des hommes armés ouvrent le feu sur le cortège présidentiel

Des hommes armés ont ouvert le feu sur le convoi du président de la Guinée, Lansana Conté, alors qu’il quittait sa résidence pour le centre de la capitale mercredi matin, ont indiqué des témoins.

Des éléments de la garde présidentielle auraient riposté et pris en chasse les auteurs présumés des coups de feu alors que la foule paniquée se dispersait dans les rues de la capitale, ont confié à IRIN des témoins de la scène. Plusieurs personnes ont été arrêtées sur les lieux de l’attaque, ont-ils ajouté.

Toutefois, aucun témoignage ne confirme si cet incident a fait des morts ou des blessés.

Selon les indications fournies à IRIN par une source diplomatique basée à Dakar, la capitale du Sénégal, le président Conté serait sorti indemne de cette attaque, mais certains éléments de sa garde rapprochée auraient été tués.

Mercredi, sur les antennes de la radiotélévision guinéenne, le chef de l’Etat a confirmé l’attaque de son cortège et a rassuré ses compatriotes quant à son état de santé.

Reuters et le site d'informations en ligne Guinéenews (http://www.boubah.com) hébergé au Canada ont indiqué que des hommes en uniforme militaire, probablement des soldats dissidents, seraient les auteurs de l’attaque perpétrée contre le convoi présidentiel à Enco 5, un quartier de la capitale Conakry.

Guinéenews a par ailleurs signalé que certains éléments de la garde rapprochée du Président auraient été gravement blessés lors de l’attaque qui a eu lieu.

Contactés par téléphone depuis Dakar, certains habitants de Conakry ont indiqué que la police et l’armée avaient installé des barrages routiers bloquant l’accès au centre-ville et au palais présidentiel situé sur la presqu’île de Kaloum.

Un diplomate européen a confirmé à IRIN que les voitures entrant et sortant de ce secteur de la ville étaient systématiquement fouillées et que la protection de la radio et de la télévision avait été renforcée.

Agé de 71 ans, Conté est un ancien colonel de l’armée qui est arrivé au pouvoir en 1984 à la faveur d’un coup d’état. Depuis, il dirige le pays d’une main de fer, mais son état de santé s’est détérioré ces trois dernières années. Certains diplomates affirment que son diabète chronique et des problèmes cardiaques l’empêchent de se déplacer sans assistance.

Le mécontentement grandit au sein des huit millions d’habitants que compte cette ancienne colonie française où la situation économique se dégrade inexorablement et où la corruption est endémique. L’augmentation du prix des denrées alimentaires, notamment celui du riz, a provoqué des émeutes en juillet dernier à Conakry, et le pays est secoué par de nombreuses grèves et manifestations de travailleurs qui ne peuvent plus subvenir à leurs besoins.

Le dernier mouvement social en date a été la grève illimitée décrétée par les enseignants, mais arrêtée lundi dernier après que gouvernement ait accepté de répondre favorablement à certaines revendications salariales du syndicat des enseignants.

En 21 ans de pouvoir, Conté, qui n’a toujours pas désigné de successeur, a survécu à plusieurs tentatives de coup d’Etat, et notamment à celui de 1996 quand des soldats dissidents ont bombardé et brûlé le palais présidentiel.

Après la Sierra Leone, le Libéria, la Côte d’Ivoire et la Guinée-Bissau, certains diplomates ouest-africains craignent que la Guinée ne soit le prochain pays de la sous-région à sombrer dans un conflit.

L’apparente tentative d’assassinat de mercredi s’est produite à un moment où la plupart des chefs d’Etat ouest-africains se trouvaient dans la capitale ghanéenne Accra pour le sommet annuel de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

L’attaque a eu lieu le jour de la célébration du premier anniversaire de la réélection de Conté le 19 janvier 2004. Le président Conté a été réélu pour un nouveau mandat de sept ans en décembre 2003, à l’issue d’une élection boycottée par les principaux partis d’opposition.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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