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Une forte augmentation des cas de polio, mais le conflit bloque les campagnes de vaccination

– En Côte d’Ivoire, 17 cas de polio ont été enregistrés en 2004 contre un seul en 2003 et la situation pourrait être bien plus alarmante compte tenu de l’absence de données dans les zones contrôlées par les rebelles, a dit le ministre ivoirien de la Santé.

«La polio, bel et bien de retour en Côte d’Ivoire», a déclaré Albert Toikeusse lors d’un point de presse la semaine dernière. « Il est nécessaire de reprendre la vaccination de routine».

L’instabilité politique est la principale cause de l’interruption des campagnes de vaccination en Côte d’Ivoire, un pays divisé en deux ( le sud dirigé par le gouvernement et le nord aux mains des rebelles) depuis l’échec de la tentative de coup d’Etat en septembre 2002, a déclaré Toikeusse.

La reprise des hostilités au début du mois de novembre 2004 a contraint le ministère de la Santé à ajourner deux séries de campagnes de vaccination visant 5,1 millions d’enfants et prévues initialement en novembre et en décembre.

La polio, ou poliomyélite, est une maladie infectieuse causée par un virus qui affecte principalement les enfants de moins de trois ans. L’infection atteint le système nerveux et peut causer une paralysie en quelques heures.

Selon Toikeusse, 15 des 17 cas recensés l’an dernier ont été découverts dans le sud, mais la situation dans les zones occupées par les rebelles est probablement plus alarmante que ne le laissent penser les statistiques officielles.

Toikeusse a néanmoins précisé que l’impossibilité de collecter les données dans la zone sous contrôle rebelle expliquait le «silence épidémiologique» de cette zone. «Nous savons que la situation sanitaire au centre, au nord et à l’ouest sont désastreuses compte tenu de la dégradation des structures socio–sanitaires», a t-il dit.

Dans son rapport 2004, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a tiré la sonnette d’alarme, indiquant que le système de soins de santé dans le nord était totalement défaillant, comptait très peu de médecins et d’infirmières et pratiquement aucun programme de vaccination.

«La Côte d’Ivoire, où aucun cas de polio n’a été signalé en 2001, est un réel sujet de préoccupation car les cas ne sont pas concentrés dans une seule région. La menace qui plane sur les enfants n’est pas locale, mais nationale», a déclaré à IRIN Jeff Brez, le porte-parole d’Unicef à Abidjan mardi dernier.

«Nous avons constaté une augmentation alarmante des cas de polio. Et le fait qu’il existe très peu de moyens de surveillance nous amène à nous demander s’il n’existe pas des cas plus importants dans le nord», a t-il ajouté.

Une campagne de vaccination complète et planifiée reste le meilleur moyen de combattre la polio. La Côte d’Ivoire possède cinq frontières dans une région où la mobilité de la population est une condition favorable à la propagation du virus de la polio.

«Pour les habitants de la région, la Côte d’Ivoire reste un eldorado économique. Les enfants voyagent sans cesse avec leurs parents entre les différents pays, d’où l’importance d’une campagne régionale», a indiqué Brez.

On a pu constater récemment dans l’Etat de Kano, au nord du Nigeria, la vitesse de propagation du virus. Les autorités de cet Etat ayant interdit tout programme de vaccination contre la polio en 2003, le virus s’est propagé à travers la région, infectant 12 pays d’Afrique centrale et de l’ouest jusque-là épargnés et déjouant toutes les prévisions des experts internationaux qui prédisaient une éradication de la maladie fin 2004.

Les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé annonçaient qu’au 21 décembre, le Nigeria comptait 748 cas de polio, plus des deux-tiers des cas signalés dans le monde.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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